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  • L’attirance pour le conflit

    Un nouveau conflit international apparait dans le Caucase dans lequel la Turquie se précipite avec délices et empressement. Il s’agit en fait d’un très vieux litige qui oppose l’Azerbaïdjan et l’Arménie, obscurs anciens territoires soviétiques. A l’intérieur du territoire azerbaïdjanais tel que reconnu par la communauté internationale, une enclave peuplée majoritairement de citoyens d’origine arménienne a proclamé unilatéralement son indépendance en 1991 : le Haut-Karabagh qui compte environ 150 000 habitants pour la surface d’un petit département français. Cette situation est évidemment contestée par l’Azerbaïdjan et des affrontements armés se déroulent régulièrement entre cet Etat et la Haut-Karabagh sécessioniste. C’est une sorte de problème Serbie-Kosovo répliqué dans le Caucase. On s’en passerait bien.

    Evidemment dès que la Turquie voit l’Arménie apparaître quelque part, elle est contre et prend position. Ici elle soutient fermement l’Azerbaïdjan (riche en ressources pétrolières) qui, de plus, est musulman (plutôt chiite quand la Turquie est plutôt sunnite, mais qu’importe). La Russie coopère avec les deux parties au conflit à qui elle vend des armes et qui font partie de son arrière-cour. La France, ainsi que d’autres pays européens, qui compte une communauté d’origine arménienne significative sur son territoire, soutient plutôt l’Arménie chrétienne.

    Bref nous avons là un conflit régional de peu d’ampleur (à « bas-bruit » comme l’on dit désormais sur les plateaux télévisés branchés) comme il en existe tant dans les Balkans ou le Caucase. Le plus notable dans cette affaire est la célérité avec laquelle la Turquie plonge dans ce nouveau litige avec passion. La volonté de rétablir le lustre de l’empire ottoman à la face du monde emporte tout souci de diplomatie et de mesure. S’il faut attiser une nouvelle guerre étrangère eh bien la Turquie s’y engage sans barguigner. Après Chypre, l’Irak, la Syrie, la Libye, Ankara envoie des armes et des troupes (souvent supplétives) en dehors de ses frontières pour tenter d’y faire valoir sa loi. La Grèce n’a plus qu’à bien se tenir, l’Europe aussi d’ailleurs !

    Comme la France en Afrique et au Moyen-Orient, la Turquie intervient et crée le trouble dans les territoires autrefois conquis. C’est le syndrome des anciennes puissances coloniales qui n’arrivent pas à se détacher de leurs possessions passées ni à tourner la page de leur statut d’empire déchu. La Turquie veut reconstruire l’empire ottoman quand la France se demande comment se « débarrasser » des confettis du sien ; la Nouvelle-Calédonie continue à refuser son indépendance et les pays africains appellent les armées françaises à leur secours pour assurer leur survie, en Centrafrique, au Sahel, même au Liban… Dans les deux cas, contraintes ou recherchées, ces interventions étrangères sont néfastes et, très probablement, condamnées à l’échec pour les pays intervenants comme pour ceux qui sont envahis.

  • FINKIELKRAUT Alain, ‘L’identité malheureuse’.

    Sortie : 2013, Chez : Stock.

    Alain Finkielkraut, philosophe-écrivain, ressasse dans ce court essai, surchargé de citations littéraires et philosophiques, toutes ses obsessions sur l’identité française en voie de dissolution dans le multiculturalisme provoqué par une immigration qui modifie de façon significative ces dernières décennies le peuplement et les modes de vie de France et du reste de l’Europe.

    Lui-même, né en 1949, fils d’immigrés juifs polonais arrivés en France dans les années 1930′, ayant bénéficié avec ses parents d’une naturalisation collective de l’Etat français en 1950, s’est intégré dans le système républicain et en a franchi les étapes réservées à l’élite : Ecole normale supérieure, agrégation de philosophie, professeur dans les plus grandes écoles en France ou aux Etats-Unis… Finkielkraut fait part de son effarement devant les changements de la société française en ce début de XXIème siècle peuplé de bobos, de business, de publicité, de désintégration du « vivre-ensemble » par l’intrusion de préceptes religieux musulmans…

    Le diagnostic est sombre : la laïcité républicaine est balayée dans les banlieues, la mixité est contestée par une minorité agissante, l’identification à la nation française est abandonnée, la langue française est jetée à la poubelle, la culpabilité d’un passé honteux tient lieu de philosophie de l’Histoire, la littérature classique est massivement abandonnée par la jeunesse au profit des smartphones (Péguy vs. Facebook), le sens du respect est délaissé par des minorités contestant l’ « humiliation » dont elles sont victimes, etc.

    L’analyse faite par le philosophe de la situation actuelle séduit mais il ne va guère au-delà de cette longue lamentation sinon en clamant que « c’était mieux avant ». Oui c’était mieux avant que les comportements religieux n’envahissent la République, oui c’était mieux avant que Nabilla remplace Zola dans le cœur de la jeunesse, oui c’était mieux avant quand les enfants disaient « oui Monsieur » à leur maître d’école, oui… mais nous sommes après, et la génération des Finkielkraut doit aussi assumer sa part de responsabilité dans ce que nous sommes devenus collectivement. Et maintenant il faut bien s’en sortir car on ne reviendra probablement pas avant !

    La colère et l’amertume ne sont pas bonne conseillères, elles ne conseillent d’ailleurs rien du tout M. Finkielkraut. La lecture de l’ « Identité malheureuse » le confirme, si besoin en était.

  • Nabilla vs Anne Hidalgo

    La société de consommation et d’abrutissement que nous avons construite et dans laquelle nous vivons pousse les citoyens à se mettre en avant histoire de voir leurs bobines en tête de gondole sur les réseaux dits « sociaux ». Beaucoup sont attirés par le mirage de la gloire éphémère d’un score sur Twitter. C’est ainsi pour les starlettes comme pour les puissants. En 2020 tu n’es rien si tu n’as pas de compte Twitter. C’est le « quart d’heure de célébrité » cher à Andy Warhol.

    On voit ainsi que le nombre d’abonnés de la maire de Paris Anne Hidalgo est de 1,5 million d’abonnés quand celui de Nabilla est quasiment du double à 2,7 millions… Un pays où la maire de la capitale communique sur le même média que Nabilla et, qui plus est, avec deux fois moins d’abonnés, est tout de même une nation où tout ne tourne pas très rond.

    Que se passerait-il si Mme. Hidalgo fermait son compte Twitter ? Sans doute pas grand-chose vu l’inanité des messages qu’elle y publie. Il existe un compte Twitter de la Mairie de Paris plus un site web de la même mairie, c’est assez pour informer les habitants de cette ville. Est-il vraiment nécessaire de voir la bobine d’Hidalgo cohabiter avec des nunuches de la téléréalité ? La réponse est dans la question.

  • Un festival de tribunes

    Juin / Charlie-Hebdo (24/06/2020)

    Le corps médical de plateaux télévisés, qui a manifestement beaucoup de temps libre, a lancé ce week-end une salve nourrie de tribunes dans les journaux, les unes appelant au calme, les autres criant à la mobilisation, dans le cadre du retour du coronavirus. Le plus croquignolet est probablement la situation à Marseille où les responsables des services de réanimation expliquent qu’ils sont en train d’atteindre la saturation de leurs lits disponibles pour les malades du covid pendant que le médiatique professeur Raoult aux longs cheveux fillasses et un peu gras, chef de l’institut de maladies infectieuses raconte que les chiffres qu’il gère ne sont pas inquiétants et n’appellent surtout pas des messages « anxiogènes »

    Si l’objectif est de montrer que les médecins ne sont pas tous d’accord sur l’analyse de la situation sanitaire actuelle et sur les prévisions d’évolution à court terme, eh bien il est largement atteint. Chapeau bas ! Les chaînes télévisuelles d’information dont l’objet social numéro 1 est de pointer les contradictions se régalent dans un océan de divergences statistiques et scientifiques. Les reporters n’ont même plus besoin de parler, il leur suffit d’ouvrir un débat entre des représentants des deux tendances et leur soirée à l’antenne est pliée. Pour pimenter le débat, ils peuvent aussi mander Jean-Marie Bigard ou Bernard-Henri Lévy pour mettre un peu de sel sur les plaies, mais ce n’est même pas vraiment nécessaire tant la machine à polémiques sanitaires s’auto-alimente seule depuis six mois. On a inventé le mouvement perpétuel avec le coronavirus. Il ne reste plus qu’à trouver le vaccin.

    Lire aussi : La mesure qui manque

  • Ça se tend chez Veolia

    L’offre publique d’achat de Veolia sur Suez devient un peu poussive, les municipalités françaises bénéficiant des services de ces deux géants de la gestion de l’eau et de l’environnement commencent à s’inquiéter un peu du manque de concurrence qui pourrait résulter de leur fusion. La cession prévue dans l’opération des activités françaises de Suez à un fonds d’investissement, justement pour éviter que le nouvel ensemble ne se trouve en situation de monopole ne semble pas tellement calmer les collectivités locales clientes…

    Eh oui Monsieur Veolia, il va falloir augmenter un peu le prix de l’offre pour calmer les consciences. Les pleines pages de publicité que vous publiez dans les journaux pour rassurer les salariés de Suez ne vont pas suffire :

    Madame, Monsieur, vous qui êtes salariés de Suez,
    Je souhaite toujours agir en transparence et c’est la raison pour laquelle, avant même la réalisation des différentes étapes nécessaires, je souhaite m’adresser à vous directement car vous êtes naturellement concernés par le projet historique de rapprochement entre Suez et Veolia que nous souhaitons bâtir.
    …bla-bla-bla…bla-bla-bla…
    Madame, Monsieur, ces engagements sont sans précédent et sans équivalent dans des opérations comme celle que je propose. Parce que sans vous, ce projet n’aurait aucun sens.
    En définitive, vous n’avez rien à perdre dans ce projet, et, ensemble nous avons tout à y gagner.

    Antoine FrérotPédégé de Veolia

    Il s’agit de la logorrhée de circonstance lorsqu’un groupe veut prendre le contrôle d’un autre. Les pédégés n’arrivent pas à s’empêcher de pondre de telles tribunes qui ne trompent personne et n’engagent que ceux qui y croient. La vérité est que Suez a peut-être « tout à y gagner » mais va perdre son indépendance, son pouvoir et voir son top-management très probablement de faire débarquer avec moulte dédommagements et retraites chapeaux. Le petit peuple suivra le mouvement et ne sera probablement pas trop maltraité si les affaires sont bonnes, nous sommes en France après-tout et la protection des salariés n’est pas un vain mot. Les salariés des filiales à l’étranger risquent de n’être pas aussi préservés

    Veolia a déjà annoncé revoir son offre à la hausse avant l’échéance du 30 septembre. Quant aux résultats de cette potentielle fusion, personne n’est vraiment en mesure de véritablement les anticiper. Avec quelques milliards de plus l’affaire devrait donc se conclure…

    Lire aussi : Le capitalisme hexagonal s’agite

  • Bla-bla marketing

    Le chroniqueur consommateur se fait fourguer par Le Printemps un drap housse en « Percale lavée », qualifié de « Décontracté chic » et relevé comme « Froissé naturel ». La vendeuse insiste sur l’exceptionnel confort apporté par cette matière. La créativité du marketing est sans bornes…
    Au moins le produit est-il fabriqué en Europe (au Portugal) et non au Bangladesh, ce qui se sent dans le prix de 55 EUR car il doit s’agir sans doute d’un textile dit à « haute valeur ajoutée ». Avec, peut-être, du coton produit en Europe, l’Espagne et la Grèce étant pays producteurs ?
    Après quelques nuits dans cette literie de jouvence le chroniqueur n’a évidemment ressenti aucune amélioration de confort de ce « froissé naturel » à 55 euros.
    Ainsi vont le business et les gogos !

  • ECHENOZ Jean, ‘Ravel’.

    Sortie : 2006, Chez : Les Editions de Minuit.

    Echenoz romance les dernières années de Maurice Ravel et raconte le compositeur à l’apogée de sa gloire, voyageant à travers la planète pour assister à des concerts de ses œuvres puis retrouvant sa maison de Montfort-l’Amaury et son jardin japonais. Ravel est décrit comme un personnage un peu dandy, un peu hautain, toujours merveilleusement habillé et entouré de sa cour. Nous sommes à la fin des années 1920′, il s’attaque au Boléro et à ses deux concertos pour piano mais la maladie guette et sa mémoire va s’éteindre. Léo Ferré chantera « Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d’un coup toute sa musique ». Une opération au cerveau précipitera la fin.

    Ravel est présenté dans ces pages sous un jour peu favorable : imbu de sa personne et plutôt hautain, plus préoccupé par les plis de ses costumes que par le bien-être de son entourage, bref, bien moins romantique que le second mouvement du concerto en sol…

    On retrouve dans ce court roman quelques anecdotes célèbres concernant le musicien. On apprécie ce rappel léger à la vie d’un artiste immense, même s’il fut, peut-être, du genre grognon.

  • 13ème arrondissement : un riche passé industriel

    L’historien Thierry Depeyrot poursuit ses recherches sur le 13ème arrondissement de Paris et consacre une petite exposition dans la salle associative du Fil Rouge (4 rue Wurtz) au passé industriel de cet arrondissement. Les usines étaient majoritairement localisées entre la place d’Italie et la Seine, soit au sud-est, les vents dominants protégeant ainsi les beaux quartiers de l’ouest parisien de la pollution.

    Quelques photos d’époque commentées nous rappellent la présence de quelques grands sites industriels comme la verrerie Saget sur les quais de Seine qui fournissait notamment les pinardiers de Bercy, la Société urbaine de distribution d’air comprimé (SUDAC) rue Sainte-Anne qui alimente notamment toutes les horloges pneumatiques publiques de la ville, l’usine Panhard & Levassor, la raffinerie de sucre Say rue Jeanne-d’Arc, Les Grands Moulins de Paris aujourd’hui réhabilités en université, et bien d’autres…

    Un passé pas si lointain puisque certaines de ces usines étaient encore en fonction dans les années 1980’. Mais un passé révolu, les locaux ont été reconstruits en logements et en bureaux, les habitants ont poussé les ouvriers dehors et nombre de ces usines ont été délocalisées dans les banlieues ou les régions, voire encore plus loin.

    Heureusement il reste les historiens et M. Depeyrot présent dans la salle nous explique son travail.

    Lire aussi : La Bièvre à Paris

  • Innovations acronymiques

    On ne dit plus LGBT (Lesbienne-Gai-Bisexuel-Transsexuel) mais LGBTQI+ (Lesbienne-Gai-Bisexuel-Transsexuel-Queer-Intersexe-plus) !

    L, G, B ou T, on voit à peu près ce dont il s’agit et l’on pensait couvrir ainsi le champ complet des comportements non-hétérosexuels. Queer et Intersexe c’est un peu plus mystérieux, une petite recherche sur Wikipédia permet d’y voir plus clair, pour autant que les définitions de cette encyclopédie communautaire soient exactes.

    Queer

    Queer est un mot anglais signifiant « étrange », « peu commun », « bizarre » ou « tordu », il est utilisé pour désigner l’ensemble des minorités sexuelles et de genres : personnes ayant une sexualité ou une identité de genre différentes à l’hétérosexualité ou la cisidentité…

    Intersexe

    L’intersexuation, anciennement appelée intersexualité, est un terme biologique décrivant des personnes « nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle » », selon l’ONU3. C’est un terme générique, couvrant un large éventail de conditions anatomiques sexuelles atypiques, liées par leur signification sociale plutôt que par des causes ou des caractéristiques cliniques communes. Le qualificatif appliqué aux personnes correspondantes est « intersexes »…

    On ne comprend pas bien la signification ni la nécessité du « + » ? Peut-être est-il ajouté dans l’hypothèse où de nouvelles catégories sexuelles seraient à inclure dans l’avenir en plus des six actuelles ? Déjà la catégorie A comme Asexuel se profile à l’horizon.

    La ville de Paris affirme son soutien à la communauté LGBTQI+ en octroyant des subventions à différentes associations appartenant à cette mouvance et en participant à de multiples évènements liés à ces critères sexuels, dont l’élaboration en cours d’un « lieu dédié aux archives et à la mémoire des communautés LGBTQI+ » au 22 rue Mahler dans le 4e arrondissement de Paris.

    Comme toujours en France, des minorités veulent à la fois être considérées « comme tout le monde » mais faire valoir leurs spécificités. La ville de Paris tombe dans cet écueil avec l’argent de ses contribuables. Ce n’est pas très grave, ni très utile.

  • La mesure qui manque !

    Kiro / Le Canard Enchaîné (01/07/2020)

    Devant la recrudescence de la circulation du coronavirus à l’orée de l’hiver, l’Etat impose une série de mesures supplémentaires pour tenter d’enrayer l’engorgement des hôpitaux annoncé par les statistiques d’ici deux à trois semaines. D’autres pays avoisinants font de même. Ces mesures consistent évidemment à limiter les rassemblements propices à la diffusion de la maladie hautement contagieuse. Elles auront des effets défavorables sur l’activité économique de certains secteurs et des mesures financières compensatoires sont prévues. Bien entendu personne n’est d’accord et tout le monde critique, nous sommes en France…

    Une mesure manquante aurait été d’interdire au corps médical la fréquentation des plateaux médiatiques. Les spécialistes, comme le reste de la population, ne sont pas d’accord entre eux, les uns s’inquiètent de la progression du virus, les autres la considère comme insignifiante et tout ce petit monde scientifique s’écharpe sur les ondes. C’est une bataille de chiffonniers qui donne une piètre image de cette communauté. Qu’ils ne soient pas tous d’accord est compréhensible tant cette épidémie est inattendue et nouvelle, il faut tout découvrir. Il vaudrait mieux qu’ils réservent leurs analyses et débats aux enceintes scientifiques appropriées, ce serait plus utile et moins perturbant. Il y a un gouvernement qui prend des décisions, bonnes ou mauvaises, et qui consulte ces enceintes pour fonder ses décisions.

    Le mieux serait que tous ces médecins et pharmaciens bossent dans leurs cabinets et leurs hôpitaux plutôt que de satisfaire leurs égos surdimensionnés en montrant leurs bobines sur le petit écran. On ne peut pas à la fois se plaindre en permanence du manque d’effectif et passer son temps à polluer les ondes avec des débats oiseux. La France est en crise sanitaire, comme toute la planète, que chacun reste à sa place, les scientifiques dans leurs laboratoires et hôpitaux et les citoyens à leurs occupations. Il y a un gouvernement qui gouverne, si l’on n’est pas content, il suffit de voter pour un autre gouvernement aux prochaines élections.

  • La droite conservatrice s’oppose à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie

    Drapeau Kanak dont l’affichage est autorisé par la Loi en Nouvelle-Calédonie à côté du drapeau national français

    Rédigés par des négociateurs avisés, les « Accords de Nouméa » signés en 1998 prévoient qu’un second référendum sur l’indépendance puisse être organisé en Nouvelle Calédonie en septembre 2020 après celui du 4 novembre 2018 qui avait donné un score de 43,3% en faveur de l’indépendance de ce territoire. Un troisième référendum pourra encore être mené dans les deux ans si, par malheur, la majorité n’était pas réunie pour l’indépendance.

    Ces trois étapes pour un divorce attendu et souhaitable prennent en compte la difficulté qu’il y a à se décider pour l’indépendance. Une décision qui demande effectivement un courage certain compte tenu de la relative incertitude dans laquelle plongera l’archipel en prenant les commandes de son destin. Mais une décision qui, enfin, responsabilisera ce territoire et ses dirigeants.

    C’est ce 4 octobre que sera mené le deuxième référendum en espérant que cette fois-ci les électeurs calédoniens emprunteront le chemin de la raison et se prononceront pour leur indépendance. D’un point de vue politique, tout le monde y gagnera : la France en renonçant à ce territoire source de problèmes et de tensions sans fin, la Calédonie en devenant adulte et retrouvant ainsi une souveraineté qu’elle perdit lors de sa colonisation par la France en 1853. Au niveau matériel, l’aide financière de l’ancienne métropole leur sera acquise quasiment éternellement et, si Paris faisait défaut, les pays du Pacifique se feraient rapidement un plaisir d’accueillir une Nouvelle Calédonie souveraine en leur sein. Il n’y a donc pas grand-chose à craindre à faire le grand saut.

    Ce n’est bien sûr pas l’avis des partis politiques conservateurs français comme l’atteste la lettre ouverte du chef de Les Républicains, M. Jacob,dans laquelle il vante la « cette multiculturalité unique qui gratifie la France » ce qui est plutôt inattendu de sa part, le concept de multiculturalité n’étant pas véritablement la tasse de thé de ce parti. Sans doute M. Jacob n’a jamais passé beaucoup de temps dans les départements et territoires d’outre-mer, les confettis de l’empire à mi-chemin entre la colonie et la République bananière. S’il l’avait fait il essaierait d’agir intelligemment pour favoriser et accompagner leurs indépendances. Rêvons que ce 4 octobre la Nouvelle Calédonie montre le chemin de la raison !

    Lettre ouverte du président de Les Républicains du 22/09/2020

    Chers compatriotes de Nouvelle-Calédonie,

    En ce 24 septembre, date anniversaire du rattachement de la Nouvelle-Calédonie à la France et à quelques jours d’une consultation décisive à laquelle vous êtes appelés, je tenais à m’adresser à chacune et à chacun d’entre vous.

    Une nouvelle fois, le 4 octobre prochain, vous devrez choisir entre la France ou l’indépendance. Ce choix engage votre avenir mais aussi celui de notre Nation.

    Je sais combien la France a toujours su compter sur vous, Français de Nouvelle-Calédonie. En cette année anniversaire du Général de Gaulle, je ne peux oublier ses paroles illustrant le courage des engagés volontaires calédoniens pour défendre notre Nation dans les heures les plus sombres de la guerre de 39-45.

    Ce courage calédonien, je sais qu’il ne vous a pas quitté. Vos anciens, qui ont su refuser l’oppression et l’asservissement de la France, étaient les partisans du NON de la première heure.

    Je veux en ces instants vous dire l’attachement profond que vous porte notre famille politique. Nous savons ici qu’aux antipodes de la métropole, dans le Pacifique, la petite patrie calédonienne vibre aux couleurs de notre grande patrie commune, la France. Vous êtes une part entière du Peuple français à laquelle nous tenons.

    Le 4 octobre, je formule le vœu, qu’à l’instar du référendum du 4 novembre 2018, une majorité d’entre vous choisisse à nouveau que le destin de la Nouvelle-Calédonie et celui de la République française restent indissociables.

    Votre NON à l’indépendance le 4 octobre prochain est aussi notre NON.

    Toute l’histoire de la Nouvelle-Calédonie plaide pour un avenir partagé et respectueux. Séparer le destin de la Calédonie de celui de la France serait un échec pour l’ensemble du peuple français, un retour en arrière, destructeur du rêve qui a bâti les trente dernières années.

    Je veux enfin vous dire, qu’au-delà de cette consultation qui oppose et divise les Calédoniens, nous souhaitons plus que jamais que le chemin d’un avenir apaisé soit offert aux enfants du Caillou. Ils sont de différentes origines, dans cette multiculturalité unique qui gratifie la France. Nous devons nous montrer à la hauteur de leurs attentes légitimes. Notre famille politique sera à vos côtés pour trouver la voie de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie au sein d’une République française qui doit protéger la personnalité et l’identité singulières de notre « France Australe ».

    En ces instants importants pour votre avenir, pour notre avenir, soyez assurés de la solidarité et du soutien sans faille de notre famille politique.

    Christian Jacob – Président des Républicains
  • Mauvaises affaires au CAC 40

    La firme LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy), mastodonte du CAC 40 spécialisée dans les produits de luxe et l’éphémère, avait annoncé en novembre 2019 le lancement d’une OPA (offre publique d’achat) contre le bijoutier américain Tiffany pour 16 milliards de dollars. C’était avant la crise sanitaire mondiale et la dévastation économique et financière qui s’en suivit a sérieusement réduit la valeur du bijoutier. LVMH cherche donc à se sortir de son offre de 16 milliards… C’est humain, mais en face les actionnaires de Tiffany ne souhaitent pas voir leur échapper le montant promis. C’est une affaire de gros sous qui va se régler devant la justice du Delaware. Cet Etat américain étant un paradis fiscal il n’est pas très sûr qu’il arbitre contre les intérêts d’une entreprise étatsunienne…

    LVMH argue de la mauvaise gestion de Tiffany durant la crise pour revoir son offre. C’est le bal des faux-jetons : pourquoi payer 16 milliards quelque chose qui n’en vaut plus que la moitié ? Bien évidement la position de l’acheteur est opposée à celle du vendeur. Chacun utilise arguties et postures pour défendre ses intérêts. Les cabinets d’avocats vont adorer ce conflit. Que la justice passe !

  • La dictature du sport envahit les esprits, même les mieux formés

    On constate une complaisance grandissante à l’égard de l’invasion des esprits par le sport en général, et le fouteballe en particulier. Dans les dîners en ville, dans le monde politique, culturel ou au Café du commerce, toute une population aisée et d’un niveau socioculturel élevé s’esbaudit devant les « exploits » de pousseurs de baballe ignares, dont les interviews reprises en masse sont aussi navrantes pour l’intelligece que leurs coupes de cheveux pour l’esthétique. Cette indulgence coupable s’explique d’abord par l’autojustification de perdre son temps devant son poste de télévision en hurlant à chaque fois qu’un fouteux approche les buts de l’adversaire. Plus pernicieux, cette caste y voit aussi un moyen facile de faire « populo » en vantant ces sports de ballon adulés par les masses, tout en ricanant devant le spectacle souvent déplorable offert par leurs acteurs vedettes : acculturation, trains de vie dispendieux et tape-à-l’œil (Neymard au PSG), fraude fiscale (Messi en Espagne), polémiques vaines sur le racisme dans le sport (non-sélection d’Anelka ou de Benzéma en équipe de France), implications dans différents scandales (les sextapes de Valbuena), etc., etc. Sans parler de l’abrutissement de toute une frange des spectateurs des matchs, souvent avinés, toujours bagarreurs, qui transforment régulièrement les après-matchs en champs de bataille et de beuverie.

    Tout ceci n’est pas très grave et la République a des sujets bien plus radicaux à affronter. Mais ces comportements glorifiant les sports de baballe sont à terme délétères pour le niveau culturel de la nation. Délivrer des légions d’honneur à tour de bras à des footeux, déplacer les plus hauts personnages de la République pour passer des heures dans des stades au détriment de leurs tâches régaliennes, déifier des footeux, accorder plus d’importance dans les médias à l’arrivée de Neymar au PSG qu’aux catastrophes agitant la planète, engager des fonds publics considérables dans des compétitions de sport… tout ceci est excessif et tend à égaliser tous les sujets dans l’esprit des citoyens. Ribéry n’est pas Zola, Didier Deschamps n’est pas Charles de Gaulle. Le faire croire à nos enfants par trop de révérence envers les pousseurs de baballe ne les met pas dans les meilleures dispositions pour différencier, lorsqu’ils seront adultes, entre ce qui est vital, ce qui est nécessaire et ce qui est agréable.

    Le sport n’est que le sport, il ne s’agit pas de le faire disparaître des centres d’intérêt de nos citoyens mais de le ramener à sa juste place, celle d’un divertissement. Un pays qui préfère engager des milliards des impôts prélevés sur ses contribuables dans l’organisation d’un championnat mondial de rugby en 2023 et de jeux olympiques en 2024 plutôt que d’améliorer le financement de ses systèmes éducatif ou de santé n’est pas un pays qui parie sur son avenir.

  • LESSING Doris, ‘Le carnet d’or’.

    Sortie : 1962, Chez : Albin Michel (1976) / Le Livre de Poche 5452.

    « Carnet d’or » : le grand roman de Doris Lessing, prix Nobel de Littérature en 2007, publié en 1962. Sans doute largement autobiographique, il se déroule dans les années 1950 entre la Rhodésie (à l’époque colonie britannique) et Londres. C’est l’histoire d’Ana Wulf, romancière croyant perdre inspiration, qui tient quatre carnets où elle raconte les étapes de son existence en se mettant elle-même en scène, ses pensées, ses hommes, ses idées politiques, etc. A travers ces carnets s’entremêlent les vies de Doris Lessing à peine masquée sous les traits d’Ana ou d’Ella : ses engagements en Rhodésie (où elle vécut une partie de se jeunesse) ou au parti communiste anglais (auquel elle adhéra en 1952 avant de s’en retirer en 1956 après l’invasion des chars soviétiques à Budapest), la littérature qui est le centre douloureux de la vie d’Ana-Ella, son féminisme à travers leurs existences de femmes (aux multiples amants) et de mère (à enfant unique), de l’amitié (avec Molly, sous le même nom dans les différents carnets), de l’actualité brûlante de la colonisation de la Rhodésie ou des errements de l’internationale socialiste durant et après le règne de Staline, des états d’âme d’une femme de 30 ans en une période fébrile où tout arrivait, le pire comme le meilleur. C’est le portrait d’une décennie 50′ pleine d’illusions et de déceptions.

    On s’emmêle avec bonheur dans les quatre carnets qui ne sont finalement que différents regards de l’auteure sur elle-même dans le maëlstrom des sentiments et des combats. On se perd un peu dans les prénoms : Michael est son fils dans un carnet, son amant dans un autre… Le livre fait 760 pages en format poche, plutôt dense et foisonnant donc, mais il faut s’y attaquer. Sa construction est originale, le parti du roman dans le roman permet à son auteure de deviser sur l’œuvre et l’art d’écrire, en plus du reste. L’inspiration de Doris Lessing est totale, la curiosité du lecteur est sans arrêt en éveil face au déroulement chaotique des vies de ses héroïnes dans un monde en pleine remise en cause.

    Dans les premières pages du carnet noir Ana note :

    « Nous lisons pour découvrir ce qui se passe. Un roman sur cinq cents ou sur mille possède la qualité qu’un roman devrait posséder pour être un roman : la qualité philosophique. … S’ils sont le moins du monde réussis, la plupart des romans sont originaux en ce sens qu’ils informent sur l’existence d’une partie de la société, d’un type de personnes, qui ne sont pas encore révélés à la conscience générale de lettrés. »

    On ne saurait mieux dire du Carnet d’or !

  • « Nuages épars » de Mikio Naruse

    Le dernier film du réalisateur japonais Mikio Naruse sorti en 1967 : un accident interrompt le destin tout tracé d’un couple, lui disparaît, elle se débat pour survivre et aborde une relation sentimentale inattendue et délicate avec le chauffard qui a écrasé son mari. Il s’agit de cinéma japonais des années 60’, c’est donc lent et majestueux, élégant mais un peu longuet.

  • La Turquie et l’histoire coloniale

    Le président turc continue à pointer le « génocide » dont les forces coloniales françaises se seraient rendues coupables en Algérie jusqu’à l’indépendance de ce pays, et, plus récemment, du rôle de Paris dans le génocide commis au Rwanda en 1994.

    La Turquie critiquant le passé colonial de la France, c’est l’hôpital qui se moque de la charité, mais rien n’arrête les envolées lyriques du président turc. Le passé colonial de son pays est largement aussi trouble que celui de la France, et notamment en Algérie que l’empire ottoman occupa durant près de trois siècles, sans parler de la Grèce, de l’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient, y compris l’Arménie où la Turquie est également accusée de « génocide ».

    Evidemment, le président français a tendu « les cordes pour se faire battre » puisqu’il est allé déclarer lui-même en 2017 lors de sa campagne électorale que « le colonialisme [fut] un crime contre l’humanité ». Ironie de l’histoire, il répondait alors à une interview du journaliste algérien Khaled Drareni qui vient… d’être condamné ce 15 septembre à deux années de prison par la cour d’Alger pour « incitation à un attroupement non armé et atteinte à l’intégrité du territoire national ». Il est assez peu probable que jamais un représentant de la République turque qualifie aussi négativement le colonialisme de l’empire ottoman. Il se fera en revanche un plaisir de reprendre en l’amplifiant l’auto-critique française. Par ailleurs, comme en Algérie, nombre de journalistes connaissent les geôles du régime ce qui permet de museler d’éventuels avis divergents.

    En notre époque faîte de slogans et de révisionnisme, où l’intelligence et la modération sont réduites à néant, les déclarations turques font mouche dans les pays émergents d’autant plus qu’elles sont accompagnées de rodomontades militaires en Méditerranée orientale. Voilà déjà longtemps que la Turquie politique s’est révélée telle qu’elle est. Le paradoxe est que malgré ce rejet de l’Occident par le pouvoir d’Ankara, la population turque cherche à venir s’y installer ou, à tout le moins, pouvoir y voyager librement, sans parler de la présence de la Turquie comme Etat membre de l’alliance militaire atlantique OTAN où elle est censée participer à la défense des autres pays membres… qu’elle attaque dans le discours quand ce n’est pas sur les terrains de bataille en Syrie et en Libye.

    Ainsi vont les relations internationales en ces temps d’émergence (ou de réémergence) de nouvelles puissances dont les méthodes sont d’un genre disruptif. Il ne sert pas à grand-chose de s’en offusquer et il faut faire avec. Peut-être serait-il plus efficace de laisser la tribune médiatique à la Turquie et à son président mais d’agir de façon discrète et ciblée, sans grandes déclarations ni messages Twitter, pour défendre les intérêts nationaux de la France ?

    Lire aussi : « Les nouveaux garde-frontières délocalisés« 

  • Emeutes et vulgarité

    Jean-Marie Bigard, humoriste à la lourdeur incommensurable, soutien des gilets jaunes et du professeur Raoult, se fait insulter lors d’une émeute de ses amis à laquelle il voulait s’associer cette après-midi à Paris en se faisant traiter « d’enculé », « on n’en veut pas », « espèce de nazi, va » ou « Bigard collabo ». Il est exfiltré dans une pizzeria par des gros bras qui l’y mettent à l’abri. Sont-ce ses gardes du corps ? Auquel cas le garçon aurait montré une certaine prudence quant à la qualité de l’accueil qu’il recevrait…

    Ceux qui voudraient le soutenir dans ce moment difficile peuvent acheter son T-Shirt 20 euros au lieu de 25, en vente sur sa page Facebook :

    On se souvient par ailleurs que Bigard avait rendu visite au pape en 2007 dans une délégation accompagnant le président de la République Sarkozy, visite qu’il avait qualifiée de « kif absolu ». Evidemment, l’accueil a dû être plus serein au Vatican que sur les ronds-points. Récemment le président de la République Macron lui avait téléphoné pour recueillir son avis sur la gestion de la crise sanitaire… On croit rêver !

    Le mieux serait que les dirigeants français aillent voir les spectacles de l’humoriste pendant leurs heures de loisirs s’ils sont attirés par la subtilité de son humour, mais qu’ils évitent de le mêler à la politique de la Nation pour laquelle il lui manque encore quelques compétences.

  • Le capitalisme hexagonal s’agite

    Veolia, grosse multinationale de la « gestion optimisée des ressources » comme l’indique son site web, ce qui signifie de façon plus concrète la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, ex-Compagnie générale des Eaux, impliquée dans les années 70-80 dans de multiples scandales de financements politiques, lance une offre de rachat à 15,50 euros l’action, en plusieurs étapes, de son concurrent Suez, ex-compagnie coloniale crée à l’origine au XIXème siècle pour exploiter le juteux Canal de Suez, reclassée depuis dans la production de « … solutions innovantes pour accompagner [les] clients dans le passage d’un modèle linéaire qui surconsomme les ressources à une économie circulaire qui les recycle et les valorise. (SIC)», tout un programme…

    Aussitôt se déchaînent les « banques conseils » prestant leurs conseils à prix d’or pendant que les gros cigares du CAC 40 salivent à l’avance devant ce combat de coqs sur un tas de fumier sentant bon les synergies, les honoraires et les règlements de comptes. C’est bien sûr le bal des faux-c… qui rivalisent en faux-jettoneries et en slogans de circonstance. Qu’on en juge :

     « L’urgence écologique est plus forte que jamais, face à l’état des ressources naturelles et au dérèglement climatique. La pression grandissante de l’opinion publique, le Green Deal européen et les plans de relance qui s’annoncent dans de nombreux pays font de l’ambition écologique une nécessité. Ce projet nous permettra de compléter les solutions que nous fournissons aux acteurs publics et privés afin de leur donner les moyens de réduire durablement leur impact environnemental. Cette opportunité historique permettra de construire le grand champion mondial français de la transformation écologique, tout en accélérant le développement international et en renforçant la capacité d’innovation du nouvel ensemble. Ce projet s’inscrit dans une approche amicale, tant nous partageons avec Suez les mêmes métiers, la même culture et les mêmes valeurs. »

    Pédégé de Veolia

    Ou :

    « Le Conseil d’Administration de SUEZ considère l’approche hostile de Veolia incompatible avec l’intérêt de la société et de ses parties prenantes. Il confirme le caractère fortement créateur de valeur du plan stratégique de SUEZ en tant que société indépendante. »

    Conseil d’administration de Suez

    Un gros zizi veut s’emparer d’un plus petit, c’est le darwinisme capitaliste vieux comme le monde. Le petit risque de perdre et d’être dévoré, ce sont les risques du métier. Dans sa grande clairvoyance, Monsieur le Marché va arbitrer et choisir. Sans doute les 15,50 euros par action vont être augmentés, certainement quelques postes d’administrateurs Veolia vont être redistribués, des retraites chapeaux seront augmentées. Ah oui, on pourrait appeler le nouvel ensemble « Veolia-Suez » durant quelques années pour préserver les susceptibilités de certains et dans quelques années le « Suez » passera à la trappe des oubliés du CAC 40.

    Malgré les affirmations péremptoires de l’attaquant, il y aura bien entendu des pertes d’emploi du nouvel ensemble. L’Etat sera « attentif » aux aspects sociaux de l’absorption du petit par le gros, exigera quelques engagements qui seront vite oubliés et la transaction devrait se faire, mais pour plus cher. Quand on voit le passé des deux belligérants on ne peut que sourire devant leur façon de se présenter comme « lavant plus blanc que blanc » pour le bien des consommateurs et de la planète…

    Au niveau économique personne ne peut véritablement anticiper ce qu’il résulterait de cette opération si elle se faisait. Il y aurait moins de concurrence dans le secteur, mais plus de puissance dans les mains du survivant. Affaire à suivre !