Molly Johnson – 2007/03/20 – Paris l’Européen

Le Canada est à Paris, après le rock flamboyant d’Arcade Fire, le rock progressiste de The Musical Box voici venu le temps du jazz avec Molly Jonhson et du cabaret-pop de Lenni Jabour qui fait la première partie de ce concert à l’Européen.

Lenni entre en robe vaporeuse pour s’installer résolument derrière le piano à queue. Elle interprète devant des spectateurs curieux ses douces mélodies aux mots sucrés. Frappant l’ivoire elle fait onduler ses épaules où trône un papillon tatoué qui prend son envol pour semer ses rimes dans nos cœurs attendris. Elle nous invite à cette ballade dans son monde léger, mais grave et envoutant. Chacun la suit dans cette pérégrination intime dans les rues de son âme peuplées de notes, bordées de nostalgie :

I ride all night and I’m allright/…/ But it’s green where I go and no one knows me/ I ride – stripclub lights my only guide/ I’m awake more than in a long time.

Molly lui succède avec son groupe. Métis black anglophone elle a l’assurance d’une professionnelle de longue expérience, des musiciens tranquillement excellents et même en guest star un accordéoniste français. Sa musique n’est que pure élégance, celle d’un jazz venu du nouveau monde : clair, doux et évident. Parfois mélancolique comme la vie qui passe, souvent joyeuse comme un dimanche dans les bras de l’être aimé :

Let the world slip away/ On this almost perfect afternoon/ Can’t  we stay in bed all day/ Just this one day, this golden Sunday with you.

Comme pour transcender le romantisme qui souvent marque ses compositions Molly parle avec profusion entre les morceaux, au milieu de grands éclats de rire, de son engagement dans la lutte contre le sida dans les pays pauvres pour introduire une très belle reprise de Streets of Philadelphia de Springsteen, du désir du Canada de garder le Québec dans la barque, …, mais c’est quand elle chante qu’elle séduit définitivement son audience. Une voix qui vagabonde sur les chemins ordinaires de la vie, mis en musique avec tact et harmonie.

almost-April 2007 (a note on a napkin, in a corner cafe in the 4e)

Monsieur,
bonne nuit –
I expect to dream
of kings and café crèmes,
stars and stairs,
of thin arms and thin air.
Believe you me darling: the world has changed
a pocket’s worth only –
but enough so my eyes changed colour again
and I can write your name with my broken pen
S-E-I-N-E
I’ll laugh out loud like I used to, then
at how even your smallest of smiles
can lift the lovely dresses of one million mademoiselles.

Monsieur, oh also:
how terribly I will miss you,
and I don’t even know you
(drifting off to sleep).

C’était une soirée avec deux poètes canadiennes !