Les affaires de délits d’initiés se poursuivent chez EADS. Il semble qu’il n’y ait pas que Forgeard qui se soit goinfré avant la chute des cours provoquée par l’annonce des retards industriels de l’A380… L’autorité des marchés financiers parle de ventes massives d’actions durant cette période, par 1 200 salariés de l’entreprise.
Comme l’actionnaire Lagardère a par ailleurs vendu ses titres à la Caisse des dépôts et consignation (CDC), toujours avant la chute, la presse et la politicaillerie accusent l’Etat de négligence coupable, voire pire. La situation est inextricable car on peut penser que l’Etat actionnaire d’EADS et de la CDC était au courant des problèmes d’Airbus. S’il avait prévenu la CDC de la situation en lui demandant de ne pas faire la transaction, il y avait délit d’initié. Il n’a rien dit et du coup l’Etat est accusé d’être vendu aux intérêts de Lagardère ! Rendons grâce au groupe Lagardère qui avait affiché depuis longtemps déjà sa volonté de sortir de l’aéronautique. On peut admettre par ailleurs que l’Etat et ses démembrements aient voulu monter dans le capital d’EADS, entreprise jugée stratégique. Cela a été fait au prix fort, ce qui n’est sans doute pas dramatique compte tenu de l’enjeu, et puis les cours vont bien remonter un jour.
Le vrai sujet est plutôt que les cadres EADS semblaient passer plus de temps à s’impliquer dans l’affaire Clearstream ou à suivre leurs les marchés boursiers, qu’à régler les questions industrielles d’une entreprise qui n’en manquait pas.