Une escroquerie majeure à la Société Générale

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Un zozo-trader contourne les systèmes de contrôle de la Société Générale, engage 50 milliards d’EUR à terme avant de se faire prendre. La banque dénoue les opérations en trois jours de ce début de semaine et décaisse une perte de 5 milliards. Il n’y a pas de doute qu’il fallait déboucler ces opérations douteuses dès la fraude mise à jour, plutôt que de continuer à spéculer.

Une fois encore on découvre l’économie moderne étouffée par sa complexité et dépassée par les évènements. Il ne s’agit plus ici de produits sophistiqués comme les crédits « subprime », « titrisés », vendus et rachetés sur les marchés financiers, auxquels plus personne ne comprend rien au point que les banques ne savent toujours pas vraiment aujourd’hui combien de pertes elles doivent présenter dans leurs bilans malgré les dizaines de milliards déjà provisionnés. Ici il est question de produits relativement simples mais de systèmes d’information et de gestion tellement compliqués que les procédures de contrôle les plus perfectionnés peuvent être inopérantes. Nos entreprises modernes, toujours entre deux fusions et trois OPA, avec leurs cortèges de restructurations et de précarité, n’ont plus le temps de s’intéresser à la vraie vie, se focalisent sur des objectifs financiers à court terme au détriment de leurs modes de fonctionnement et de stratégies plus réalistes. Tout le monde peut le constater dans ces grands groupes.

On saura la vérité un jour sur cette affaire Société Générale, il est à craindre qu’elle ne révèle une gigantesque pétaudière masquée derrière de beaux logos, des discours policés et formatés sur les missions et les valeurs, et autres billevesées à la mode chez le CAC 40.