Le jardin botanique de Rio qui n’est que profusion tropicale : les palmiers touchent le ciel et toutes sortes de plantations se succèdent dans ce parc immense au cœur de la ville. Le patron du bistrot accueille le touriste français en fredonnant la Marseillaise, vantant la France de Monet et de Gaulle en servant un capuccino parfumé à la cannelle.
Ipanéma, une immense promenade des Anglais écrasée sous le soleil, la plage est envahie par les cariocas en week-end : joggers qui courent sur le front de mer, surfeurs qui plongent dans l’écume, beach-volleyeurs bardés de vert et jaune aux couleurs de leur pays flamboyant, vendeurs à la sauvette qui décapitent les noix de coco pour en servir le lait à une population assoiffée d’exigences et de bien-être, jet-lag-massage sous les palmiers, baigneurs multicolores faisant la ho-la quand une série de grosses vagues explosent sur le sable blond, marcheurs de tous âges walkman collé aux oreilles. On ne sait plus où donner de la tête, la Girl from Ipanéma est multipliée à l’infini sur fond de bleu intense.
Accoudé au bar d’une boutique délivrant des jus de fruit, glacés et multicolores, confectionnés à la demande, on regarde passer les hélicoptères qui croisent au milieu des buildings, les Boeings qui virent sur le Pain de Sucre pour se poser sur Santos Dumont entre mer et soleil, je me perds dans l’immense modernité de ce pays.
L’avenue Pasteur, la place Claudel, le fort français à l’entrée de la baie. Pas sûr que l’incompréhensible mysticisme de Claudel n’ait grand-chose à voir avec la sensualité qui émane des Brésiliens. Ce n’est pas grave, ils marquent un peu de poussière de France au cœur de ce pays pressé.