Adolf Merckle, un milliardaire de 74 ans qui est à la tête de la cinquième fortune d’Allemagne (7,3 milliards d’euros), avait parié sur la baisse en Bourse de Volkswagen. Il a perdu. Beaucoup, on parle de 700 millions d’euros. Pas moins de quarante banques seraient actuellement en discussion afin de porter secours à VEM, sa société d’investissements d’Adolf Merckle.
Quand Porsche a annoncé le 26 octobre détenir 74% du capital de VW, tous les investisseurs qui avaient des positions de vente à découvert sur le titre, c’est-à-dire qui pariaient sur la baisse du titre, parmi lesquels des hedge funds et des banques, ont dû chercher en catastrophe des titres pour respecter leurs engagements de vendre des actions qu’ils n’avaient pas encore achetées, amplifiant l’envolée du titre dans un marché où l’action Volkswagen était soudainement devenue une denrée rare. Ce fut l’explosion du cours de Bourse de VW. Le 28 octobre, l’action Volkswagen avait atteint en séance un plus haut de 1 005 euros alors qu’elle cotait 211 euros 4 jours plus tôt.
Adolf Merckle s’est fait surprendre comme les autres. Désormais, c’est tout son empire qui est peut-être en danger. Un empire qui génère chaque année un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros. C’est un signe des temps qu’un conglomérat familial allemand spécialisé dans l’investissement de long terme se retrouve piégé par des manipulations boursières de court terme.
Un vieux milliardaire allemand, en pleine crise financière planétaire, spécule sur la baisse d’un des paquebots de l’industrie allemande. Si mêmes les allemands rigoureux, à la limite du rigide en matière économique se mettent à spéculer contre leurs propres entreprises, où va-t-on ? C’est vraiment le capitalisme sans foi ni loi qui est en train de confectionner « la corde pour le pendre ».