Philippe Séguin est mort

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Philippe Séguin est mort d’une crise cardiaque. Il paraissait effectivement en mauvaise santé, obèse et toujours une clope au bec. Haut fonctionnaire qui a échoué en politique, il s’est fait dévorer par les requins du VIIème arrondissement. Comme toujours en France lorsqu’un politique dit la vérité aux électeurs, il ne les fait pas rêver et n’est pas soutenu par les partis. A défaut d’être vendable à la ménagère de moins de 50 ans, il avait été recasé à la Cour des comptes où il signait des rapports qui ne semblent pas avoir fait véritablement bouger la République dans ses (mauvaises) habitudes financières. Le rapport de juin 2009 sur la situation et les perspectives des finances publiques est édifiant à cet égard !

Comme il sied en ces circonstances l’hommage est unanime pour cet homme qui a été détesté par une bonne partie de la politicaillerie hexagonale. Les émissions souvenirs qui défilent sur les ondes montrent un homme brillant avec une haute idée de la France, une intelligence subtile, une prégnante nostalgie de son enfance de pieds-noirs de Tunisie, le souvenir absent de son père mort pour la France, une constance dans son analyse politique bien au-delà des modes de salons et de la communication mondaine, bref, des qualités qui sont en général peu reconnues par les électeurs, sauf en circonstances exceptionnelles. Il a perdu son combat politique (on a les dirigeants que l’on mérite) mais a semé des petits cailloux blancs qui ne seront peut-être pas immédiatement recouverts par la marée du populisme érigée aujourd’hui en gouvernance nationale.