La droite s’égaye dans la nature

A peine les urnes régionales remballées sur l’échec de la droite aux élections du même nom, c’est déjà la curée au cœur même de la droite. Tel un troupeau de gnous dans la plaine du Ngorongoro à la recherche d’un point d’eau en fin de saison sèche, les candidats au changement s’agitent : Galouzeau de Villepin annonce devant un parterre de plumitifs mondains du Pressclub de France son intention de créer

« …un mouvement politique, un mouvement libre et indépendant, ouvert à tous, quels que soient leur origine, leur sensibilité, leur engagement, au-dessus des clivages partisans, qui pourra rassembler toutes les bonnes volontés. Servir la République, servir la France, c’est pour moi la clef de l’engagement politique. Et avec tous ceux qui nous rejoindront, nous porterons sur les fonts baptismaux ce mouvement politique le 19 juin à Paris, avec le souci d’apporter une contribution tout au long des prochains mois, de ces deux prochaines années, et le souci de défendre le moment venu nos idées et notre projet. »

Pendant ce temps Juppé-le-raide-comme-passe-lacet, que l’on croyait tranquillement somnolant à la mairie de Bordeaux (il a d’ailleurs annoncé lui-même à plusieurs reprise qu’il se concentrerait désormais sur les enjeux locaux) se commet sur les ondes pour annoncer qu’il n’exclut pas de pouvoir être candidat à la candidature de droite aux présidentielles de 2012 si par malheur Sarko l’agité ne se représentait pas ; un quarteron de députés UMP signe un tract pour demander la suspension du bouclier fiscal ; même Carla y va de son commentaire dans Le Figaro Madame : 

« En tant qu’épouse, je ne le souhaite pas vraiment [que Sarkozy se représente en 2012 aux élections présidentielles NDLR]. Peut-être ai-je peur qu’il y laisse sa santé, peut-être ai-je envie de vivre ce qui nous reste à vivre dans une certaine paix ? Mais quelles que soient la situation et les décisions que prendra mon mari, je ferai tranquillement avec. Je dois dire que je suis réconfortée par les occasions d’aider les autres que cette fonction m’a offerte. C’est une consolation. Et je demeure encore stupéfaite et honorée de représenter la France, je fais vraiment de mon mieux pour être à la hauteur. »

Bref, cette défaite va au moins secouer le Landerneau de la politique droitière franchouillarde, voyons ce qu’il en sortira.