L’étrange commerce des armes

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On apprend par deux anciens ministres, Millon et Galouzeau de Villepin, que pèsent de très forts soupçons de rétro-commissions dans les contrats de vente de sous-marins au Pakistan en 1994. Comme ils étaient aux affaires à l’époque, ils doivent savoir de quoi ils parlent.

Une rétro-commission cela signifie que les vendeurs (les entreprises françaises) versent des commissions à des bénéficiaires pakistanais liés aux acheteurs, qui en reversent ensuite une partie à des bénéficiaires français, généralement des partis politiques qui contournent ainsi les limitations légales sur le financement des partis en France. A la fin de l’histoire, des entreprises françaises versent donc des commissions à des bénéficiaires français, et comme l’argent vient du Pakistan ou d’ailleurs, ni vu ni connu et le tour est joué. Mais dans le cas d’espèce il y a eu des morts : des personnels français qui travaillaient sur place à la construction des sous-marins et qui ont explosé dans leur bus suite à une bombe qui aurait pu y être déposée du fait de l’arrêt du versement desdites commissions…

Qu’il faille verser des commissions à des acheteurs étrangrs pour emporter des contrats de vente d’armes, ne n’est pas très gai et c’est illégal au terme des règles internationales (OCDE, ONU, etc.) mais soit, cela vient augmenter le prix de revient des matériels considérés. En revanche qu’une partie de ces commissions reviennent dans le pays vendeur, la France en l’occurrence, ça ce n’est pas bien du tout. Comment justifier que des partis politiques français (si ce sont bien des partis, mais encore pire si ce sont des individus) perçoivent des commissions sur des ventes d’armes à des pays en développement ? C’est illégal, immoral et doit donc être sanctionné. Que la justice passe !