Vous souvenez-vous d’Antoine Zacharias ? Non, et c’est normal, le garçon est exilé en Suisse depuis des années après ses exploits réalisés à la tête de l’entreprise Vinci au début les années 2000 où il avait passé un temps infini à maximiser sa rémunération en additionnant des salaires, indemnités de sortie, stock-options et retraites complémentaires pour des dizaines de millions d’euros sur la période 2000-2006. Il avait tellement agacé que son directeur général avait monté un coup d’Etat pour le débarquer et stopper sa mégalomanie financière qui commençait à couter cher. Pour puiser dans la caisse plus à son aise il avait viré les administrateurs membres du comité de rémunération qui avaient eu l’outrecuidance de vouloir plafonner son salaire.
Une fois débarqué, le Zacharias avait réclamé en justice 81 millions d’euros d’indemnités avant d’être débouté.
Son féroce appétit de rémunération l’a vu finir devant justice pénale pour « abus de pouvoir » condamné à l’amende maximale de 375 000 EUR par la cour d’appel de Versailles en 2011. Riche mais grincheux, le garçon s’est pourvu en cassation et la cour, dans sa grande clairvoyance, vient de rejeter ce pourvoi.
La messe est dite, pour la première fois en France, un pédégé est donc condamné au pénal pour rémunération abusive obtenu par abus de pouvoir. Dans le cas d’espèce il n’a pas été difficile de montrer qu’accumuler des dizaines de millions d’euros à titre de rémunération divers en manipulant ses administrateurs n’est pas bien. La justice a intégré la notion de décence sous réserve de l’abus de pouvoir. Il est à craindre que si le Zacharias s’y était pris avec un peu plus de subtilité pour obtenir les mêmes montants, il n’aurait pas été condamné.
En attendant, le Zacharias compte ses millions à Genève avec son nouveau statut de repris de justice. Il va y survivre.