Garbage – 2012/11/22 – Paris le Zénith

Avez-vous une idée de ce que pouvait donner les bombardements des canons Grosse Bertha qui tirèrent sur Paris en 1918 ? Non, c’est normal, c’est un peu ancien. Mais assister à un concert de Garbage peut vous en donner une petite idée, la terreur en moins.

Les Garbage sont de retour avec un nouveau disque Not Your Kind of People. On ne les avait plus vus ni entendus depuis sept ans, rien n’a vraiment changé, ni sur scène pas plus que dans leur musique : du rock à l’état brut, ébouriffant et assourdissant. C’est la marque de fabrique du groupe, et on ne voit pas trop de raisons d’en changer.

Les années sont passées mais Shirley Manson est toujours pimpante. Elle entre en scène avec un body en côte de maille, culotte en plexiglass noir, châle noir vaporeux sur les épaules, ses cheveux roux dressés en chignon raide-droit sur le crâne. Elle est entourée de sa bande habituelle de guitaristes, Duke Erikson, en costume-gilet-cravate-chemise rayures, Steve Marker, ensemble noir et casquette de base-ball, et derrière batteur et bassiste tatoué.

Une bande de terroristes du rock, accrochés à leurs guitares, bustes en avant, torturant leurs cordes sur des rythmes primaires, ils entourent leur madone aux yeux verts qui tourne comme une lionne en cage sur un grand cercle tracé fictivement devant la batterie.

Micro en main ou arcboutée à son pied de micro, Shirley délivre un chant primal d’une voix puissante, souvent traitée à la sauce électronique. Elle jette un sourire carnassier à un public enthousiaste et déroule son show avec la morgue des vieux professionnels.

Les nouveaux morceaux se mêlent aux anciens sans déroger à la ligne du groupe, celle d’un rock-pop sans prétention mais d’une redoutable efficacité. On ne se fatigue pas les neurones avec les Garbage, il faut juste se laisser porter par leur brutalité finalement plutôt civilisée.

Une écossaise et quatre américains forment ce combo des grands espaces où s’engouffre leur musique brûlante. Les tubes s’enchaînent : Control, Shut Your Mouth, Queer, Stupid Girl. Quelques moments de rémission avec Cup of Cofee ou le mélancolique You Look so Fine qui clôt le premier set : accords mineurs et longs hululements de guitares, histoires de rupture déclamées d’une voix plaintive et Shirley chausse une guitare rose pour le final : I’m falling over/ Over and over/ …Let me know let it show/ Ending with letting go/ Let’s pretend, happy end!

Setlist

Control/ I Think I’m Paranoid/ Shut Your Mouth/ Why Do You Love Me/ Hammering in My Head/ Queer/ Stupid Girl/ Automatic Systematic Habit/ #1 Crush/ The One/ Special/ Blood for Poppies/ Cherry Lips (Go Baby Go!)/ Battle in Me/ Cup of Coffee/ Push It/ Vow/ You Look So Fine/

Encore : When I Grow Up/ The World Is Not Enough/ Only Happy When It Rains

Encore 2 : Thanks a Million (Duke solo)

Warmup : Poni Hoax

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