Rigolo : une escroquerie commerciale, semble-t-il de grande envergure, a permis de découvrir de la viande de cheval dans des plats cuisinés censés contenir de la viande de bœuf. Ce n’est pas la première fois et ne certainement pas la dernière que des commerçants font passer des vessies pour des lanternes. Mais ce qui est risible dans cette affaire c’est le festival des faux-culs qui semble découvrir sur les plateaux médias les circuits emberlificotés que suivent les produits alimentaires avant d’arriver dans nos assiettes. Des bêtes élevées dans un pays, abattues dans un autre ; des traders-fraudeurs en France et aux Pays-Bas qui s’achètent et se revendent des minerais de barbaque congelés récupérés en Roumanie, qu’ils revendent à une boite industrielle qui les traitent et les revendent à Findus qui en fait une pâté de lasagnes congelés mis en vente dans des supermarchés. On peut gager que Findus a déjà délocalisé son informatique à Bangalore en Inde et sa comptabilité en Irlande, en plus de sa production à des forbans de rencontre, et ne s’occupe plus que de marketer ses barquettes.
C’est ainsi que fonctionne l’industrie depuis une bonne vingtaine d’années maintenant. Cela peut paraître bizarre mais en tout cas, pour ce qui concerne l’industrie alimentaire cela a permis de baisser substantiellement le prix des produits… ainsi que leur qualité. Low cost cela veut dire aussi moins de qualité, c’est une équation inévitable, mais cela ne devrait pas en principe impliquer plus de fraude.
Voir un ministre de l’agriculture et ses experts jouer les vierges effarouchées en relevant cette équation devant les caméras et les micros relève d’un exercice de faux-jettonerie de première catégorie ! Dans quel monde vivent ces gens-là ?
Cette affaire de minerais de viande de cheval fraudée c’est exactement l’histoire des subprimes en 2008 : une invraisemblable succession de trader-fraudeurs qui se refourguent au téléphone des produits auxquels plus personne ne comprend plus rien ni ne se souvient de l’origine, mais qui se révèlent à la fin de l’histoire d’une qualité déplorable.