Hannah Arendt de Margarethe von Trotta

 

Hannah Arendt, le film de Margarethe von Trotta sur la philosophe allemande et la polémique déclenchée par son célèbre reportage Eichmann à Jérusalem écrit à l’occasion du procès du responsable nazi retrouvé par Israël en Argentine, enlevé, jugé puis pendu dans ce pays pour sa participation active à la destruction des juifs d’Europe. La controverse fut déclenchée par la théorie d’Arendt sur « la banalité du mal » et son compte-rendu de la participation plus ou moins consciente, plus ou moins active, de certains judenrates (comités juifs) évoquée lors du procès.

Sa théorie fut de dire que l’un des aspects les plus terrifiants de la barbarie nazie réside dans le fait qu’elle a été exercée par des hommes normaux, de bureaucrates, auxquels le régime avait ôté toute capacité de penser, et donc de différencier le bien et le mal. Le film de cette réalisatrice allemande est tout sauf hollywoodien, Dieu merci, mais évidemment d’un format insuffisant pour rendre compte de l’analyse de cette philosophe qui a théorisé le mal tout au long de sa vie et traité de la Shoah sous son aspect philosophique, sans affect mais avec détermination. Le mieux est encore de lire « Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal ».