Dans les Origines du totalitarisme publié au début des années 1950, Hannah Arendt introduit le chapitre L’impérialisme par ce qui suit :
En réalité, les impérialistes souhaitaient une expansion du pouvoir politique sans que soit institué un corps politique. L’expansion impérialiste avait été déclenchée par une curieuse forme de crise économique, la surproduction de capitaux et l’apparition d’argent « superflu » résultant d’une épargne excessive qui ne parvenait plus à trouver d’investissement productif à l’intérieur des frontières nationales. Pour la première fois, ce ne fut pas l’investissement du pouvoir qui prépara la voie à l’investissement de l’argent, mais l’exportation du pouvoir qui suivit docilement le chemin de l’argent exporté, puisque des investissements incontrôlables réalisés dans des pays lointains menaçaient de transformer en joueurs de larges couches de la société, de changer l’économie capitaliste tout entière de système de production qu’elle était e système de spéculation financière, et de substituer aux profits tirés de la production des profits tirés des commissions. La décennie précédant l’ère impérialiste, c’est-à-dire les années 1870, connut une augmentation inouïe d’escroqueries, de scandales financiers et de spéculation sur le marché des valeurs.
Vous remplacez impérialisme par mondialisation et vous avez un parfait résumé de la crise financière de ce début de XXIème siècle.