La ronde des ambitieux

C’est l’histoire de Carlos Tavares, ex-numéro 2 du constructeur automobile Renault-Nisan qui avait été débarqué brutalement pour avoir laissé filtrer dans la presse qu’il se verrait bien numéro 1. Après-tout, c’est un objectif logique quand on est ambitieux et numéro 2 ; simplement on peut y penser mais on ne doit pas le dire trop fort, surtout lorsqu’on a au-dessus un numéro 1 ambitieux à égo surdimensionné. Il ne faut pas dire non plus que l’on ne souhaite pas être un jour numéro1 car on risque d’être taxé de manque d’ambition.

Il faut (i) ne rien dire, (ii) attendre que le numéro un tombe (au besoin en le poussant légèrement dans l’escalier) et (iii) avoir suffisamment et habilement manœuvré en coulisse en amont pour que le remplacement du numéro 1 déchu par le numéro 2 salvateur paraisse comme une évidence aux décideurs.

Si l’on ne peut pas attendre, il faut aller planter ses choux ailleurs et c’est ce que fait le garçon annoncé comme futur numéro 1 chez Peugeot en remplacement de Philippe Varin. On vous le disait, tous ces patrons sont interchangeables, vous prenez un Tavares pour remplacer un Varin, ou l’inverse, et ça marche. Certes leur tâche est rude en ces temps de crise économique, ils doivent restructurer en permanence pour survivre, c’est-à-dire fermer des sites et licencier du monde, et leur vie personnelle est intégralement mangée par leurs responsabilités professionnelles mais il y a un marché pour ces postes !

Il faut arrêter de penser que seul un homme providentiel est capable de sauver Peugeot. On aurait pris le numéro 3 ou 4 ou 5 de chez Renault, ou de toute autre boîte industrielle, il aurait fait le job aussi bien. Dieu merci l’offre de gens intelligents, du style « meneurs d’hommes » et qui savent travailler en équipe ne manque pas, en France comme ailleurs.