L’écotaxe ou la défaite de la classe politique

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Le dossier de l’écotaxe est édifiant de la paralysie de la société française et de l’indigence intellectuelle de sa classe politique. Cette taxe écologique destinée à pénaliser la circulation routière des marchandises au profit des moyens de transport moins polluants avait été élaborée lors du soit-dit Grenelle de l’environnement mené sous le quinquennat Sarkozy sous l’aimable inspiration d’un ministre de l’écologie nommé Borloo-ex-avocat-d’affaires-de-Bernard-Tapie. Elle fut votée en 2009 par la droite et par la gauche et malgré l’opposition des écologistes qui ne la trouvaient pas assez contraignantes.

Aujourd’hui, quatre années plus tard, et dans le contexte politique et fiscal que nous connaissons : la gauche suspend cette taxe, la droite attaque la taxe et la gauche, et les écologistes qui avaient voté contre en 2009 sont les seuls à la défendre. La palme de la faux-jettonerie revenant de loin, de très très loin, à Borloo-ex-avocat-d’affaires-de-Bernard-Tapie, père moral de la taxe qui maintenant lui trouve tous les défauts. C’est « courage, fuyons » !
Cerise sur le gâteau : le recouvrement de cette taxe avait été privatisé via un contrat de Partenariat Public-Privé (PPP) signé par la ministre de l’écologie NKM ayant succédé à Borloo-ex-avocat-d’affaires-de-Bernard-Tapie et actuelle candidate à la mairie de Paris. Ce contrat est maintenant qualifié de sulfureux et tous ceux qui l’ont approché de près ou de loin sont menacés d’implication dans une affaire financière.

Les bretons qui bénéficiaient quant à eux d’une niche fiscale dans ce dossier avec une réduction de la taxe, sont ceux par qui cette Bérézina politico-financière est arrivée, et en attendant des jours meilleurs ils continuent de casser et de brûler les portiques qui étaient destinés à mesurer les kilomètres parcourus par les camions à taxer. La société privée qui était chargée de ces mesures et du recouvrement (celle du contrat sulfureux) aurait déjà dépensé 800 millions d’euros qu’il faudra bien lui payer un jour ou l’autre si elle ne peut pas déduire ces charges de la taxe recouvrée pour le compte de l’Etat.

Il n’y a pas un élu qui n’a pas retourné sa veste dans cette affaire, renié sa signature ou piétiné ses engagements. Il est difficile de faire plus faux-cul dans toute l’histoire de la Vème République.