Courbes et contortions de l’économie française

C’est la fin de l’année et les chaines de télévision d’information en continu nous servent les incontournables replay qui leur permettent de meubler leur manque d’analyse et d’inspiration. Evidemment les engagements du président Hollande d’inverser la courbe du chômage sont repassées jusqu’à la nausée et chacun de lui tomber dessus : la droite, la gauche, les syndicats, le patronat, la presse et ma concierge mettent en valeur le fait que cet engagement n’a pas été formellement respecté et ont l’air de s’en réjouir.

Il faut dire que le gouvernement s’emmêle dans des contorsions sémantiques pour expliquer que la courbe n’est pas vraiment inversée mais qu’on est en voie de le faire. Pas bien sûr que ces explications oiseuses portent auprès des électeurs. En tout cas les journaux satiriques adorent.

Un certain nombre d’économistes admettent, parfois du bout des lèvres, que la situation est un peu meilleure en décembre qu’en janvier et que les accords conclus entre les partenaires sociaux (crédit d’impôt pour la compétitivité des entreprises, formation professionnelle, flexi-sécurité) pourraient avoir des effets positifs sur l’économie à terme, mais la presse préfère attiser la beaufitude de Mme. Michu en lui demandant si elle est pour ou contre la hausse des impôts…

La presse pourrait aussi bien se pencher sur l’opportunité de renoncer à la niche fiscale dont bénéficient encore les journalistes, ou les subventions que les contribuables versent chaque année pour soutenir les journaux… pour montrer le cap à suivre pour la réduction de la dépense publique qu’ils appellent de leurs vœux avec une touchante unanimité sur les plateaux télévisés.