Le débat sur le grand soir de la fiscalité rentre « dans le dur ». Dès qu’un sujet de réflexion est avancé il déclenche aussitôt un lâcher de cabots hurlant à la mort que l’on veut les ratiboiser. Si l’on part du principe qu’une réforme fiscale nécessitera de changer la situation actuelle, il va bien falloir trouver un ou quelques domaines fiscaux où faire bouger les lignes…
On a vu le fiasco de l’écotaxe votée à l’unanimité en 2009 par la droite et la gauche et suspendue en 2013 jusqu’à des jours meilleurs, les pistes de travail sur la fusion de l’impôt sur le revenu ou du prélèvement à la source sont systématiquement et immédiatement démolies par la mafia des lobbies. La dernière idée porte sur la remise en cause ou le plafonnement du quotient conjugal qui présenterait des avantages et des inconvénients, des gagnants et des perdants. Comme toujours, les gagnants se la joue discrète et les perdants mordent les mollets du pouvoir.
L’intelligentsia politico-mondaine s’oppose par définition à toute remise en cause des avantages acquis tout en se déclarant favorable à une vraie réforme fiscale. Ces positions sont légèrement antinomiques mais la contradiction et le retournement de veste n’effraient point sur les plateaux de télévision. Par contre cela rend difficile la conception même de la réforme. En réalité le seul sujet sur lequel tout le monde est d’accord est la baisse de l’imposition sur la catégorie à laquelle il appartient et que la baisse conséquente de la dépense publique porte sur la catégorie du voisin…
Peut-être faudrait-il avancer quand même sur le sujet et mettre une ébauche de réforme sur la table, laisser s’exprimer les partis politiques et poser le principe que seule une majorité qualifiée des 2/3 du Parlement permettrait l’adoption d’un projet. On verrait ainsi les positions des uns et des autres, qui défend qui, les intérêts particuliers et le sens général ; et admettre qu’à défaut de consensus national on ne changera rien. Peut-être une telle méthode pousserait les élus à un peu plus de sens de leurs responsabilités, un échec étant porté à leur débit et, plus globalement à celui du peuple gaulois.