En pleine forme notre président à la double vie (privée) : il fait un tabac à sa conférence de presse sous les ors de l’Elysée en annonçant qu’il va réduire les charges des entreprises en les exonérant des cotisations familiales. Nouveauté : cette mesure serait financée non pas par un transfert sur le contribuable mais par une baisse des dépenses publiques. On se souvient en effet que le crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (Cice) annoncé en 2012, en gros une baisse des impôts des entreprises, doit être financé par le consommateur via un relèvement de la TVA intervenu depuis le 1er janvier de cette année. C’est un mode de financement similaire à celui de la TVA dite « anti-délocalisation » dans sa version sarkoziste et que la majorité précédente n’avait pas eu le temps de mettre en œuvre.
En l’espèce, la politique familiale devrait désormais peser sur le contribuable à qui l’on demandera moins dans d’autres domaines. Le choix des lignes budgétaires sur lesquelles il va falloir rogner sérieusement risque d’être sportif et annonce des sommets de démagogie et de mauvaise foi, à moins que, pour la première fois depuis 1945 une sorte d’union nationale se fasse, au moins sur ce sujet ? Ce serait juste : le choix des domaines où il faudra réduire le train de vie de la République, ce dont tous les citoyens souffriront d’une façon ou d’une autre, mériterait un accord d’une grande majorité du peuple et de ses représentants.