Un certain nombre d’Etats libéraux occidentaux réfléchissent à remettre en œuvre un salaire minimum. La dérégulation des codes du travail a été mise en œuvre depuis les années 80’s « Tchatcher / Reegan ». Cette nouvelle jungle rétablie sur les marchés du travail a permis des croissances soutenues et un enrichissement des pays concernés au prix d’une précarisation de l’emploi. Les petits jobs ont permis d’enrayer le chômage au prix également d’un accroissement des inégalités dans le monde capitaliste.
Au même moment les pays émergents devenaient les usines du monde et produisaient les produits à faible valeur ajoutée à des conditions salariales défiant toute concurrence, proche du travail gratuit. Aujourd’hui la plus grosse usine au monde est celle de la société taiwanaise Foxcon localisée en Chine qui emploie 800 000 travailleurs sur le même site pour fabriquer, entre autre, les Aïe-phones et autres bimbeloteries rivées aux doigts de la génération « Y ».
Ce système arrive aujourd’hui à certaines limites et les pays libéraux confrontés à la crise et aux revendications de leurs électeurs commencent à rétablir des salaires minima qui permettent aux classes défavorisées de se remettre sur le marché de la consommation. L’Allemagne vient de décider ce salaire minimum, avec bien des limites, mais décidé quand même, et le président américain vient de déclarer : « Donnez une augmentation à l’Amérique ! ». Venant de leaders qui ne sont pas a priori des bolchéviques convaincus, cette amorce de mouvement de retour vers (un peu) d’économie de la demande de la part des tenants de son alter-égo de l’offre ne repose bien entendu pas sur un sentiment de générosité soudaine, mais plutôt sur la nécessité de remettre un peu de bois dans la chaudière sociale.
Lorsque la classe des gogos juste maintenue en état de survie, sans plus être en état de consommer mais juste de contester, devient majoritaire, le pouvoir économique peut avoir intérêt à inverser le mouvement. C’est ce qui est en train de se passer.