L’Europe, l’Europe, l’Europe…

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La campagne électorale européenne bat son plein… et les partis français font assaut d’ingéniosité pour mettre sur le dos de l’Europe toutes les conséquences de nos dérives nationales. Tous les partis républicains de gauche, de droite et du centre ont voté comme un seul homme tous les traités quand ils étaient au pouvoir, critiqué l’Europe quand ils étaient dans l’opposition, dépensé l’argent public quand ils tenaient les commandes en expliquant aux autres Etats membres que c’était la dernière fois et que l’année prochaine on ferait des économies si on les laissait dépenser cette année comme ils l’entendaient.

Ces partis républicains de gauche, de droite et du centre ont participé à la construction d’une Europe qui n’est pas aussi mauvaise que la politicaille franchouillarde se plaît à la répéter, favorisant la démagogie au détriment de l’intelligence. Le marché unique a amené un formidable développement économique pour l’Europe, que même les britanniques ne sont pas prêts à lâcher. L’Europe est un conclave de 28 Etats, qui doivent se mettre d’accord sur les sujets communautaires et bien sûr aucun ne comprend pas pourquoi les 27 autres Etats ne sont pas d’accord avec ses propres propositions… Alors on se met d’accord sur un plus petit dénominateur commun, c’est ainsi, et c’est déjà pas mal. Si cela avait le cas en 1914 on aurait pu éviter quelques errements.

Les causes de nos malheurs sont très majoritairement nationales : les politiques économique, sociale, budgétaire, fiscale sont nationales, même si les pays « euro » doivent des comptes aux autres membres en ce qui concerne leur équilibre budgétaire. En fait, la seule véritable question serait d’arrêter l’extension de l’Europe à de nouveaux pays, mais peu de partis se prononcent sur ce sujet par manque de courage politique. Donc nous avons accueilli la Croatie le 1er juillet dernier, la Serbie, la Moldavie, la Bosnie attendent à la porte, sans parler de la Turquie avec qui l’Europe a ouvert des négociations d’adhésion depuis plusieurs années. L’espoir fantasmagorique d’une adhésion, un jour, donnée à l’Ukraine est l’une des causes actuelles de la guérilla civile qui sévit dans ce pays…

Il va falloir voter ce 25 mai : PS, UMP et centristes défendent exactement le même combat. Les anti-européens développent, hélas, une argumentation de café du commerce alors qu’il ne faudrait pas s’interdire de parler d’une option de sortie de l’euro, voire de l’Europe. Techniquement c’est possible (même si pas expressément prévu dans les traités), avec des coûts et des avantages qu’il faudrait pouvoir poser sur la table calmement et intelligemment… nous n’en sommes pas là !