La presse mondaine semble découvrir que le Luxembourg est un Etat qui attire les entreprises en leur proposant des statuts fiscaux plus avantageux que ceux existant dans leurs pays d’origine. C’est ce qu’on appelle la concurrence fiscale : on met en place des niches pour attirer le capital en quête d’économie d’impôts. Il est généralement plus facile de baisser les coûts fiscaux que les coûts industriels, il suffit d’aller s’installer au Luxembourg, ou en Suisse, au Lichtenstein, ou dans l’un des multiples paradis fiscaux existant en Europe voire plus loin.
Les multinationales vont faire des économies fiscales dans les paradis du même nom comme Mme. Michu va au magasin de hard-discount du coin de la rue.
Les Etats européens n’ont jamais voulu communautariser leurs politiques fiscales pour garder la haute main sur cette matière éminemment stratégique puisque c’est elle qui remplit le tiroir-caisse. Il en résulte qu’ils se font une sévère concurrence pour attirer le chaland, c’est légal et la conséquence normale et prévisible du libéralisme cher au FigMag. Le Luxembourg fait plutôt bien les choses en ce domaine, mieux que les autres en tout cas, et depuis des décennies, ce n’était pas un secret lorsque le patron luxembourgeois de la Commission européenne a été désigné, lui qui a été premier ministre du Luxembourg pendant de très nombreuses années. N’ayons pas l’air de le découvrir aujourd’hui !
Malgré tout, et n’en déplaise à Guillaume Roquette (patron du FigMag), un certain nombre de réactions publiques sont actuellement en cours pour rendre un peu plus décente l’optimisation fiscale des grandes entreprises libérales. Même les Etats-Unis d’Amérique s’émeuvent de voir des groupes déplacer leurs sièges sociaux vers des paradis fiscaux aussi vite qu’Obama change ses costumes, par ailleurs très élégants. Les Etats-Unis ont réussi à forcer la Suisse leur communiquer les noms des citoyens américains détenant des comptes dans leurs banques afin de vérifier si ceux-ci sont correctement déclarés. Ils sont en train de prendre des lois du même ordre pour empêcher leurs entreprises de s’exiler au détriment des recettes fiscales nationales. Ne doutons pas qu’ils exercent en parallèle les pressions politiques nécessaires sur les Etats d’accueil afin de limiter leur hard-discount d’épiciers.
Les plus libéraux peuvent parfois tourner leur veste et abdiquer de leurs certitudes lorsqu’ils sont touchés au porte-monnaie !
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