L’Ukraine a voté une loi instaurant son renoncement au statut de « non aligné ». Les spécialistes expliquent qu’il s’agit en fait d’une demande d’adhésion à la coalition militaire occidentale de l’OTAN. Le pouvoir ukrainien sait la faiblesse occidentale et la difficulté de ces organisations multilatérales à dire « non » alors il présente ses candidatures à tout ce qui peut l’éloigner de la Russie.
Il n’y a pas besoin de réfléchir bien longtemps pour se rendre compte que l’Ukraine n’est pas prête à adhérer à quoi que ce soit, ni en termes politiques et démocratiques, encore moins en termes économiques et militaires. Elle n’y a d’ailleurs sans doute pas vraiment intérêt. Serait-elle utile à l’Union européenne ou à l’Otan ? Bien sûr que non, elle y serait un poids très lourd et qui plus est, un casus-belli avec la Russie. Est-ce que les peuples européens souhaitent intégrer l’Ukraine en leur sein ? Il suffirait de leur demander pour savoir mais leur réponse négative ne fait pas beaucoup de doute. Alors pourquoi faire comme si de rien n’était et laisser ce pays emprunter les chemins de l’adhésion à l’Union et à l’Otan ? C’est la faiblesse des diplomaties qui ne savent pas refuser, c’est aussi sans doute ce qu’on appelle le déficit démocratique de l’Europe qui accessoirement fait prospérer les partis extrémistes.
Faut-il aider l’Ukraine à se sortir du bourbier économique et politique dans laquelle la gouvernance de ses élites l’a plongée ? Bien sûr que oui et d’ailleurs le contribuable européen a déjà commencé à payer pour la faillite de ce pays aux abois. Nous allons continuer bien que l’addition sera évidemment très lourde compte tenu de la gabegie qui tient lieu de politique à Kiev depuis la chute du mur de Berlin. Mais il n’est pas nécessaire de faire adhérer pour aider.
Que ce soit l’Union européenne ou l’OTAN, on trouvera forcément des pays voulant accueillir l’Ukraine dans ces organisations, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, et qui pousseront les autres à accepter. En France, l’article 88-5 de la constitution soumet à référendum tout traité relatif à l’adhésion d’un pays à l’Union européenne ce qui veut dire que si les électeurs français votent contre l’adhésion de l’Ukraine le moment venu celle-ci ne pourrait pas avoir lieu puisqu’elle relève de l’unanimité des pays membres. Il risque d’y avoir un casse-tête juridique de premier ordre que la créativité des eurocrates aura du mal à résoudre et qui d’ailleurs de produira déjà avec les cas de la Serbie, de l’Albanie, du Kosovo et autres pays balkaniques sur les rangs de l’adhésion à l’Union. Il va être intéressant de suivre les contorsions politiques des dirigeants européens pour expliquer l’intérêt politique qu’il y a à faire adhérer l’Albanie à l’Union européenne…
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