Le cinéma documentaire soviétique à la libération des camps

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ImpressionLe Mémorial de la Shoah expose un intéressant travail d’analyse historique de la filmographie soviétique de la deuxième guerre mondiale, plus particulièrement consacrée au récit des massacres commis par l’envahisseur allemand et la barbarie nazie qui s’est exprimée avec tant de sauvagerie au fur et à mesure de l’invasion vers l’Est.

Manquant de matériel, soumis aux contraintes des besoins de la propagande soviétique, les caméramans russes sont quasiment les seuls à filmer la vérité des crimes de guerre allemands au fur et à mesure où l’armée rouge a repris du terrain vers l’Ouest après Stalingrad en 1942. Les alliés occidentaux les ont vues, mais plus tard.

Les soviétiques ont découvert les charniers en Ukraine ou dans les pays baltes, ouverts un certain nombre de camps d’extermination, au besoin ils ont re-monté certaines scènes de libération avec des figurants quand il n’y avait pas de caméraman au moment opportun. Les images de la libération d’Auschwitz datent de deux ou trois jours après le véritable évènement.

L’exposition explique l’ambiguïté de certaines utilisations d’images mais laissent entendre qu’il n’y a pas eu de manipulation de la vérité au-delà du fait que la judéité des victimes juives étaient cachée de même que l’engagement communistes d’autres victimes. La propagande soviétique ne voulait pas que le peuple ne se dise que cette guerre ne concernait que les juifs et les communistes, et ne se désintéresse du conflit. Pour impliquer l’ensemble de la population dans cette grande guerre patriotique, la propagande exploitait les images pour illustrer la barbarie des nazis contre les paisibles citoyens soviétiques, peu importait qu’ils soient communistes ou autre.

La volonté soviétique était également, dès 1941, d’accumuler des preuves des crimes de guerre pour le jour de la victoire. Les nazis ont d’ailleurs pris conscience assez vite de l’énormité de leurs actes et voulut en détruire les preuves en déterrant les ossements des charniers pour les incinérer, en tuant immédiatement les prisonniers ayant participé à l’effacement de ces preuves, destruction des camps (Treblinka était revenu à l’état de forêt à la fin de la guerre…).

Une partie de ces matériels cinématographiques a été présenté au tribunal de Nuremberg comme preuves à charge. L’exposition montre des extraits de ces films documentaires, mais aussi de fictions tournées peu après les évènements, de photos et de textes de l’époque.

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