La Syrie revient

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Libe_20110427_Assad_bQuatre élus français se rendent à Damas pour y rencontrer le président El Assad, ce qui ne manque pas de créer quelque émoi au sein du gouvernement qui soutient la ligne « on ne négocie pas avec un boucher ».

C’est un vrai problème de politique internationale dont on ne connaît pas vraiment la meilleure réponse. Les quatre « gugusses » (surnommés ainsi par Sarkozy) arguent du fait que le propre de la diplomatie c’est de « parler aux gens que l’on n’aime pas », et ce n’est pas faux.

Sous couvert de mettre fin à des dictatures sanglantes et d’instaurer une démocratie qualifiée d’universelle, l’Occident a mené des invasions armées en Irak, en Afghanistan et en Lybie. Le moins que l’on puisse dire est que leur résultat est mitigé. Des tyrans ont été chassés, d’autres sont apparus au milieu d’un chaos indescriptible et mortifère. La démocratie est encore un lointain rêve, dont il n’est d’ailleurs pas sûr qu’il anime véritablement les foules

L’expérience aidant, il n’est pas sûr qu’elle soit à renouveler ! D’ailleurs malgré les menaces, l’Occident n’a finalement pas bougé après que le régime syrien ait utilisé (une nouvelle fois) des armes chimiques contre sa propre population. C’est realpolitik contre bons sentiments ; s’il n’y avait pas eu d’intervention en Lybie, le régime Kadhafi aurait fait couler des « rivières de sang » de la rébellion de Benghazi comme l’avaient annoncé, à grands renforts de trompettes, Kadhafi et ses fistons. Le régime serait sans doute toujours en place avec ses méthodes de gouvernement. Cela continuerait à choquer nos mentalités de démocrates mais au vu de la situation actuelle en Lybie il est difficile d’opter pour une solution ou une autre, la dictature ou le chaos suite à une intervention extérieure.

Alors des élus rencontrant le dictateur syrien à Damas (qui en son temps a été reçu au Palais de l’Elysée), pourquoi pas ! Cela n’engage pas la position officielle de la France mais permet d’écouter ce que l’impétrant a à dire. De toute façon à la fin on ne sait toujours pas quoi faire face à ces situations inextricables, sinon naviguer au mieux entre les écueils en allumant des cierges pour que ces pays engendrent un jour des dirigeants un peu moins violents et claniques, un peu plus visionnaires et humains, pour guider leurs peuples vers un devenir un peu moins sombre.

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