Un très beau film de Wim Wenders sur la vie et l’œuvre du photographe brésilien Sebastio Salgado qui revient sur les étapes de sa carrière qu’il a conçu comme une véritable mission. Après un engagement politique contre la dictature brésilienne il s’exile en France avec son épouse et abandonne sa carrière d’économiste tiers-mondiste pour celle de photographe social, voie dans laquelle il s’estime plus utile. Il photographie l’Homme et ses misères, ses catastrophes : de la pauvreté du Nordeste brésilien à la famine en Ethiopie en passant par les incroyables mouvements de population qui ont accompagné et suivi le génocide contre les tutsis au Rwanda. Déprimé et découragé par l’Homme il va opter pour la planète en photographiant ses splendeurs et en reboisant la ferme de ses parents rongée par la sécheresse, et qu’il laissera à ses enfants à sa mort dans l’état où elle était quand lui-même était gamin.
La réalisation alterne entre les gros plans sur son visage et des vues de ses photos en noir et blanc au touché métallique. Sa voix et ses paroles sont celles d’un sage qui porte un regard un peu las sur une planète qu’il a couru de long en large et qu’il sait menacée par l’Homme. Il n’y a plus d’espoir dans son regard mais il y a un témoignage qui durera.
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