Cynisme et faux-jetonnerie au CAC40 (2)

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En application du principe anglo-saxon « say and pay », de plus en plus d’assemblés générales d’actionnaires de sociétés du CAC40 ont à se prononcer sur la rémunération payée aux dirigeants des sociétés qu’ils détiennent. Les résolutions proposées au vote des actionnaires le sont le plus souvent à titre consultatif mais ont au moins le mérite d’offrir une relative transparence, toute relative car les schémas de rémunération de ces dirigeants sont le plus souvent parfaitement incompréhensibles pour l’actionnaire moyen. Elle s’accompagne le plus souvent de « retraites chapeaux » qui s’assimilent à des rémunérations à vie versées jusqu’au décès. L’unité de compte est le million d’euros et les mieux payés culminent à une petite dizaine par an, ce qui est plutôt en dessous de leurs collègues anglo-saxons. Ces rémunérations sont évidemment inutiles, clairement excessives et bien sûr imméritées. Ce sont néanmoins les pratiques qui gouvernent aujourd’hui notre économie libérale.

Dans le secteur public, les rémunérations ont été plafonnées à 450 000 EUR par an depuis l’arrivée au pouvoir de la majorité actuelle et aucun des patrons concernés n’a démissionné ! L’aurait-il fait, qu’en shootant sur un platane de l’avenue Marceau, des candidats pour les remplacer seraient tombés somme des fruits mûrs.

D’année en année les assemblées générales du CAC40 approuvent ces résolutions mais avec un pourcentage de plus en plus faible, de l’ordre de 60% cette année. Il sera intéressant de voir ce qui se passera lorsqu’elles emporteront moins de 50%. Consultatives, elles ne s’imposeront pas aux dirigeants mais il leur sera délicat de ne pas en tenir compte du tout, à moins qu’ils les suppriment carrément !

En fait, généralement les gros actionnaires n’ont pas d’état d’âme pour payer les dirigeants du moment que ceux-ci « créent de la valeur », c’est-à-dire, traduit en français : « font monter le cours de l’action et versent des dividendes ». Ce sont les actionnaires individuels qui s’opposent aux rémunérations indécentes. Le fait que ces résolutions emportent de moins en moins de suffrage semble indiquer que des individuels seraient renforcés par des institutionnels !

L’Etat français en tout cas vote toujours contre les rémunérations excessives dans les sociétés où il est actionnaire (Renault, Air France, etc.)

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