Suite au coup d’Etat militaire qui a échoué en Turquie le parti religieux au pouvoir règle ses comptes et procède à des purges massives, non seulement au sein de l’armée mais aussi chez les fonctionnaires, les journalistes, dans des entreprises et diverses autres corporations. L’ampleur et l’immédiateté des arrestations, 18 000 en quelques jours selon les estimations les plus fiables, laisse imaginer que des listes étaient prêtes bien avant les évènements. Il est également procédé à des licenciements en masse (63 000 fonctionnaires), des confiscations de passeports (50 000) et des fermetures de médias. On ne sait pas bien comment la justice va pouvoir traiter ces dizaines de milliers de suspects arrêtés et emprisonnés (y-avait-il suffisamment de places disponibles dans les prisons pour de telles foules d’arrivants ?). Le pouvoir parle de rétablir la peine de mort que le peuple réclame à grands renforts de meeting pro-pouvoir monstres à Istanbul et Ankara.
A l’émotion de certains pays occidentaux, le président a déclaré depuis son palais présidentiel :
« Certains nous donnent des conseils. Ils se disent inquiets. Mêlez-vous de vos affaires ! »
On aurait facilement tendance à suivre cet oukase si les intérêts occidentaux n’étaient si importants en Turquie. Il faudra, hélas, continuer à s’intéresser à l’avenir de ce pays et essayer de trouver un moyen pour qu’il ne soit pas trop durablement déstabilisé. Car il est à craindre que la tendance actuelle vers un régime religieux autoritaire n’amène à terme plus de problèmes qu’il n’en résoudra !
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