A peine connu le nom du vainqueur du premier tour des élections primaires conservatrices à l’élection présidentielle de 2017, ce fut le bal des serpents à sonnettes qui rallièrent François Fillon avant le deuxième tour. Laurent Wauqiez, le cornecul qui s’est bruyamment félicité de l’élection de M. Trump aux Etats-Unis, Eric Ciotti et Christian Estrosi, les âmes damnées du sarkozysme dans le sud, Christian Jacob qui avait déjà trahi son ami Jean-François Coppé pour rallier le panache de Nicolas Sarkozy…, bref, c’est un festival de retournements de veste à grands coups de tweets auto-satisfaits et louangeurs.
Tel Vercingétorix à Alésia, ils viennent tous déposer leurs armes aux pieds de François Fillon qui a écrasé le premier tour et s’apprête à remporter le second. Seuls quelques retardataires ont joué le mauvais cheval : Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Coppé ou encore Valérie Pécresse soutiennent Alain Juppé.
Le vainqueur final est François Fillon et tous désormais s’affichent derrière lui. C’est le jeu de ces élections primaires qui sont venues se substituer à la décision des partis pour nommer leurs candidats. Devant l’impossibilité de s’entendre au sein des instances des partis politiques sur un nom incontestable à cause des conflits d’ambitieux, sauvages comme des caïmans dans le marigot, la décision a été poussée chez les supporters et militants, chargés de trancher un débat qui n’avait pas pu l’être au niveau supérieur. Cette procédure est présentée comme une avancée démocratique alors qu’elle ne fait que masquer l’indécision des partis. Son principal inconvénient est qu’elle allonge d’une année supplémentaire la durée de la campagne électorale présidentielle en France : sur un mandat de cinq ans, la dernière année est cette de la campagne pour l’élection suivant et l’avant-dernière année est celle de la campagne pour les primaires… Pas sûr que la démocratie n’y ait vraiment beaucoup gagné !
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