La vulgarité au pouvoir

Donald Trump

Le président américain a remplacé son responsable de la communication à la Maison Blanche. Le nouveau venu est un ancien financier de chez Goldman Sachs avec une tête de mafieux sicilien. Sa mission principale semble être de verrouiller les fuites venant du plus haut niveau qui sortent de la présidence depuis quelques mois vers la presse. Il ponctue ses interventions publiques d’expressions de son cru : « suceur de bite », « putain », « enculés » et autres obscénités dignes d’un charretier de bas étage.

Il est vrai que la Maison Blanche est devenue une vraie passoire et nombre d’informations en principe confidentielles se retrouvent tous les matins dans la presse de façon un peu inquiétante d’ailleurs. Ces fuites montrent l’amateurisme et le manque de sérieux qui règnent au sein du pouvoir suprême américain qui semble gérer l’Etat fédéral comme une épicerie. On ne sait pas bien quelles sont les intentions des balances : nuire au président pour régler des comptes personnels ou se débarrasser de ce leader élu dont les écarts commencent à effrayer ? Quoi qu’il en soit, il n’est pas anormal qu’un chef de l’Etat veuille casser les reins des traitres qui l’entourent. Il n’est pas sûr que la vulgarité tapageuse soit le meilleur moyen d’y arriver. L’option de l’intelligence aurait aussi pu être tentée pour remettre de l’ordre dans la maison. Ce n’est pas celle qui a été choisie. Nous verrons sous peu les résultats de cette nouvelle tactique de communication.

Aux Etats-Unis comme en France, les entourages politiques ne sont pas fiables et beaucoup (trop) ont érigé la trahison en mode de fonctionnement. On se souvient du feuilleton grand-guignolesque des dérives du candidat Fillon aux élections présidentielles aimablement alimenté par des fuites vers la justice et la presse venant forcément de certains de ses très proches. Le président Trump est soumis au même genre de traîtrises, il se bat contre et on peut le comprendre. Il lutte avec ses propres méthodes, celles du populisme et du café du commerce, le tout commenté journellement sur son compte Tweeter. Du Fillon conservateur et réservé au Trump extraverti et gouailleur, le premier a sombré, le second est en route vers son destin.