Les journalistes français ne sont pas contents, ils seraient insuffisamment considérés par le nouveau pouvoir, voire même méprisés. Il est sûr qu’ils sont passés d’un président Hollande qui racontait sa vie à la presse et dont la compagne publiait des livres intimes ou des ministres révoqués réglaient leurs compte via l’édition de livres vengeurs, à un président Macron qui n’entend pas se faire dicter son ordre du jour par des journalistes avides de scoops insignifiants.
Alors ceux-ci parlent « d’absence de récit national » ou de « déficit d’incarnation » sans que l’on ne sache très bien ce que veulent dire ces concepts fumeux. Outrés de cette nouvelle vision des relations entre la presse et le pouvoir, la vivant comme une véritable mise à l’écart, les représentants du pouvoir des médias s’offusquent en se déclarant les représentants du peuple négligés par le président.
Le mieux qu’ils aient à faire serait sans doute d’étudier véritablement les dossiers, d’analyser les textes de loi, de tenter de comprendre les orientations actuelles et les positions des uns et des autres puis l’expliquer l’ensemble aux citoyens. Voilà une vraie mission pour le contre-pouvoir que la presse est censée être dans une démocratie. Si cela se traduit par un peu moins de photos dans la presse pipole, eh bien, l’intelligence collective a tout à y gagner.