Les plateaux médiatiques adorent la contestation actuelle. D’abord car il n’y a aucune analyse à faire sinon répéter jusqu’à la nausée qu’il ne faut pas confondre les gentils « gilets jaunes » avec les méchants casseur, que le mouvement est inédit car spontané et sans représentant ou gloser sur la pluie de sondages testant le sentiment des français vis-à-vis du mouvement.
Ensuite les politicards s’affrontent sur le sujet au mépris de toute cohérence, où l’on voit la droite conservatrice parader en gilet jaune, l’extrême droite appeler à ouvrir les Champs Elysées aux manifestants, un ancien président socialiste (dont le gouvernement a fait voter la hausse actuelle des taxes sur le carburant) expliquer comment lui écoutait la contestation, Christine Boutin ou Isabelle Balkany tweeter compulsivement leur amour des « gilets jaunes ». Bref, c’est le grand guignol qui constitue le fonds de commerce d’une grande partie de la presse qui se régale.
Enfin, il y a des émeutes et la vision des voitures brûlées dans les rues des beaux quartiers parisiens déclenche une excitation pavlovienne dans l’œil de journalistes qui ne se lassent pas de montrer ces images qu’ils assortissent de leurs banalités.
En fait, comme souvent en France une minorité de citoyens utilise sa capacité de nuisance pour bloquer le pays, et une minorité dans la minorité casse les biens desdits citoyens. Ces perturbateurs se sentent investis d’une mission souveraine qui ne peut pas attendre les prochaines élections pour s’exprimer, ils investissent donc la rue et se souviennent que leurs ancêtres ont guillotiné un roi !