Cette affiche est placardée par le mouvement des jeunes du parti « Génération.s », fondé par Benoît Hamon en déshérence du PS après les élections présidentielles de 2017 où il a emporté 6,36% des suffrages sous la casquette socialiste. Au moins a-t-il la décence d’appeler à voter Macron contre Le Pen au deuxième tour (ce que n’ont pas fait nombre de partis de droite).
Cette affiche réclame des points surréalistes pour « changer la vie des jeunes » : études et vacances payées par le contribuable, salaire garanti par le même contribuable et fumette à la clé pour se détendre (il n’est pas précisé si les fumeurs pourront se faire rembourser leurs dépenses). C’est un programme qui ne dénote pas un sens des réalités très développé. Il ne précise pas comment seront financées ces mesures de changement. Il va quand même falloir que quelqu’un explique à cette jeunesse que pour le moment notre économie occidentale ne fonctionne pas tout à fait selon ces principes, même si en France les études sont quand même déjà majoritairement payées par la République…
Durant sa campagne présidentielle Benoît Hamon avait déjà avancé l’idée du « revenu universel », défendue il est vrai par quelques économistes de qualité mais généralement abandonnée devant le mur du financement impossible à abattre. Chassée par la porte du premier tour, la voici revenue par la fenêtre.
Dans sa revue interne, Jeunes Génération.s explique que :
L’ambition du revenu universel doit être la disparition de la pauvreté en France et l’avènement d’un contre-modèle à une société qui exploite autant les individus que la planète. Il doit permettre de rebattre les cartes du monde du travail pour sortir des millions de travailleurs.es de la précarité.
L’objectif est noble, pas sûr que ces jeunes arrivent à le mettre en place entre deux pétards…
NB : La caractéristique la plus voyante de ce nouveau parti fut l’adoption de l’écriture dite « inclusive » (ou encore appelée « non sexiste ») consistant à utiliser une syntaxe destinée à assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes, notamment en n’appliquant plus la règle donnant préférence au masculin : on n’écrit plus « les étudiants » pour désigner les étudiants et les étudiantes, mais « les étudiant.e.s » ; plus quelques règles complémentaires comme de ne plus mettre de H majuscule à l’homme : on écrit « les droits de l’homme » et non plus « les droits de l’Homme ». Pour le moment cette nouvelle grammaire est fort peu utilisée, sauf par le parti « Générations.s » toujours à la recherche d’innovation.