La première ministre britannique continue à défendre contre vents et marées son projet d’accord de brexit « raisonné ». Le vent et la marée sont en l’occurrence l’inconstance et l’irresponsabilité de son parlement. Après avoir exigé de valider tout accord de sortie de l’Union européenne (UE), ils n’y arrivent finalement pas. Comme leur a fait remarquer Theresa May ils ont voté :
- Contre l’accord avec l’UE proposé par elle
- Contre une sortie sans accord
- Contre un report à long terme de la date limite de sortie
- Contre un rétablissement d’une frontière en Irlande du Nord
- Contre l’octroi d’un statut spécial à l’Irlande du Nord
- Contre différentes propositions alternatives qui ont été mises sur la table
Et ils n’ont voté « pour » à rien !
Finalement le Royaume-Uni a obtenu un nouveau report au 30 octobre de sa date de sortie soumis à différente conditionnalité. Personne ne veut lâcher prise et composer pour constituer une majorité de décision. La situation est relativement ubuesque et ne permet à aucune des parties d’avancer. Ironie suprême, il est désormais probable que le Royaume devra participer aux élections du parlement européen de mai prochain s’il est toujours membre de l’Union.
La fébrilité commence à saisir l’Union européenne qui craint l’incertitude d’un brexit brutal. En fait personne ne sait bien quelles seront les conséquences de ce divorce, qu’il soit amiable ou conflictuel. Il arrive un moment où il faut y aller et advienne que pourra, mais tout le monde fuit ses responsabilités à Westminster, terrifié d’avoir à endosser une responsabilité en cas d’échec. Le courage politique est une denrée qui se fait plutôt rare en nos temps d’opulence… Au pied du mur, gageons que nous nous en sortirons, mais il serait bienvenu que les électeurs britanniques renvoient leurs parlementaires nationaux dans leurs cottages compte tenu de leur piètre efficacité, et élisent un personnel politique neuf capable de gérer ce changement à venir.
Dans son Histoire, le Royaume-Uni a vu pire, et, souvent, fait mieux !