Les fraudeurs de Levallois

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Le procès du couple Balkany pour fraude fiscale et corruption se déroule sans Mme. Balkany qui se remet à l’hôpital d’une tentative de suicide après avoir publié sur Facebook un long message se terminant par « #Jesuisfatiguée et, comme c’est la Fête du Travail, je vais en profiter pour faire une grosse sieste… »  Elle est a priori tirée d’affaires et ses jours ne seraient plus en danger.

Son absence n’empêche pas le procès de battre son plein et de frôler parfois la franche rigolade, notamment pour ce qui concerne la propriété du riad de Marrakech où le couple se rend régulièrement et dont le véritable propriétaire se cache derrière un montage juridique anonyme et très branché paradis fiscaux. M. Balkany affirme que cette demeure est détenue par un homme d’affaire originaire du golfe persique ayant été en affaires avec la ville de Levallois dont il est le maire, et qu’elle est gracieusement mise à sa disposition. L’affairiste en question est présent à la barre et explique qu’il n’a pas besoin de sociétés prête-noms pour détenir des propriétés à travers le monde entier, il réfute donc être propriétaire de ce riad. On ne sait pas à qui appartient cette demeure ! On ne sait pas à qui sont payés les loyers mais la seule chose qui est connue c’est que la famille Balkany l’occupe très régulièrement, au moins une certitude qui n’est contestée par personne.

Comme une situation similaire avec une villa à Saint-Martin dans les Antilles avait finalement abouti à l’aveu par Mme. Balkany que cette propriété était bien la leur, la justice à quelques doutes également pour celle de Marrakech.

Le procès déballe tout un tas de piteux secrets d’une famille d’aigrefins qui a passé sa vie à frauder sur le fil étroit de la légalité. Il est question d’argent liquide, de billets de 500 EUR dans les poches des peignoirs, de comptes offshore, de commissions occultes, d’affaires immobilières douteuses, de prête-noms, d’avions privés, etc. Même le fils est failli après avoir investi dans des plateformes dédiées au poker et payé la caution de sa mère pour lui éviter la prison…

Tout ce petit monde fraude à hauteur de revenus et d’actifs largement supérieurs à la moyenne et dont l’origine n’est pas toujours claire. Nombre de citoyens fraudent également le fisc, chacun en proportion de ce qu’il gagne. Le « bonus » des Balkany c’est qu’en plus de frauder ils sont élus. Le matin ils votent l’impôt au parlement et dans leur conseil municipal et l’après-midi ils dérogent aux règles qu’ils ont votées. Le fait d’être élus est avancé par eux comme un blanc-seing pour contrevenir à la loi et une absolution donnée par les électeurs. Patrick Balkany rappelle ce fait devant le tribunal avec sa gouaille et sa vulgarité habituelles ; pas sûr que les juges ne se laissent convaincre aussi facilement que les électeurs. En tout cas, il y a déjà quelques années que la droite conservatrice officielle (RPR, puis UMP et LR) a cessé d’être convaincue et refuse de lui donner son habilitation pour les élections municipales auxquelles il se présente « sans étiquette ».

La famille Balkany, c’est l’archétype du mélange douteux entre intérêt général et affaires particulières. Malheureusement cela ne choque plus grand monde dans une société qui privilégie l’individualisme au-dessus de tout. D’ailleurs, au Café du commerce le sujet Balkany est la plupart du temps évoqué avec un petit sourire, voire un soupir d’admiration et d’envie.

Que la justice passe !