Vous avez aimé les émeutes sociales de l’année 2019 ? Vous allez adorer les lendemains sociaux de la crise sanitaire en cours !
Les observateurs découvrent que toute une série de « petits métiers » sont nécessaires au fonctionnement de l’économie d’un pays. Alors que les bobos télétravaillent depuis l’Ile-de-Ré les caissières sont dans les supermarchés, les poissonniers dans leurs échoppes, les aides-soignantes dans leurs hôpitaux et les ramasseurs de poubelle sur leurs camions. Ils font un travail qui n’est que peu numérisable et doivent exercer physiquement leurs tâches lorsque celles-ci sont considérées comme de « première nécessité ». En cas de pandémie ils prennent plus de risques pour leur santé que le bobo à l’Ile-de-Ré.
La preuve de leur utilité étant faites, ces corporations réclament « une reconnaissance » c’est-à-dire de manière plus directe : « des sous ». Le gouvernement a déjà annoncé des versements de primes exceptionnelles au personnel soignant. Les entreprises vont être soumises à de rudes revendications salariales dès la sortie de crise, en tout cas pour celles qui survivront à cette période de confinement. Jusqu’ici les salaires étaient plutôt fixés sur les critères de l’offre et la demande, si demain les salaires doivent être fixés sur base de l’utilité sociale de leurs bénéficiaires c’est un changement de paradigme (pour reprendre un mot à la mode). La simple définition de « l’utilité sociale » sera déjà un casse-tête de première catégorie, tout le monde voulant bien entendu apparaître comme socialement utile et éligible à « une reconnaissance ». Des lendemains sociaux qui s’annoncent chauds dans un pays en faillite !