Les nuisibles de la République

Après Philippe Juvin déjà épinglé comme mélangeur d’intérêts croisés en temps de pandémie : médecin urgentiste, élu Les Républicains et geignard de plateaux télévisés, voici un revenant adepte des mêmes conflits d’intérêts. Philippe Douste-Blazy (surnommé Douste-Blabla en leurs temps par les Guignols de l’Info), 67 ans, médecin cardiologue, professeur de médecine, ex-ministre de la santé puis ex-ministre des affaires étrangères puis ex-ministre de la culture sous le règne endormi du Président Chirac, un accent toulousain débordant le confit de canard, ex-maire de Lourdes, ex-maire de Toulouse, ex-député des Hautes-Pyrénées, ex-député européen, ex-candidat incompris (qui n’a pas intéressé grand monde) pour la direction générale de l’Organisation mondiale de la santé, ressort du bois comme consultant de plateaux télévisés d’experts. Comme il prend partie contre une partie de l’establishment médical, les chaînes qui l’invitent adore sa capacité à attiser le conflit corporatiste. On peut imaginer qu’il lui reste quelques connaissances scientifiques de ses lointaines études mais il est fort peu opportun qu’il profite des évènements sanitaires en cours pour se mettre en avant et participer avec gourmandise à l’affichage médiatique des divisions du monde médical.

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On se souvient également que Douste-Blazy avait animé la chronique mondaine lorsqu’en 2005, ministre des affaires étrangères, il s’était retrouvé en caleçon dans les couloirs de la Mamounia, en train de s’engueuler avec sa compagne. La scène avait été largement rapportée en France et à l’Assemblée nationale. Toute l’intelligentsia française a défilé dans ce palace, souvent régalé par le Roi du Maroc, mais seul Douste-Blabla y a consenti une querelle de ménage en public. Un peu vulgaire pour le standing de ce palace déclinant. Plus récemment l’impétrant s’est présenté en 2ème position sur une liste aux élections municipales à Paris XVIème arrondissement, liste dissidente du parti Les Républicains qui a recueilli 3,28% des votes exprimés au premier tour, à la hauteur de l’importance de son numéro 2.

En mémoire des hautes responsabilités qu’il exerça, de celles qu’il n’a pas pu atteindre et de son âge, le mieux serait que Philippe Douste-Blazy évite de faite l’expert de plateau télévisé en se plongeant dans la polémique comme un cochon dans sa fange. Une retraite anonyme à Lourdes serait certainement plus adaptée à son cas et tout le monde s’en porterait bien mieux.