La droite conservatrice s’oppose à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie

Drapeau Kanak dont l’affichage est autorisé par la Loi en Nouvelle-Calédonie à côté du drapeau national français

Rédigés par des négociateurs avisés, les « Accords de Nouméa » signés en 1998 prévoient qu’un second référendum sur l’indépendance puisse être organisé en Nouvelle Calédonie en septembre 2020 après celui du 4 novembre 2018 qui avait donné un score de 43,3% en faveur de l’indépendance de ce territoire. Un troisième référendum pourra encore être mené dans les deux ans si, par malheur, la majorité n’était pas réunie pour l’indépendance.

Ces trois étapes pour un divorce attendu et souhaitable prennent en compte la difficulté qu’il y a à se décider pour l’indépendance. Une décision qui demande effectivement un courage certain compte tenu de la relative incertitude dans laquelle plongera l’archipel en prenant les commandes de son destin. Mais une décision qui, enfin, responsabilisera ce territoire et ses dirigeants.

C’est ce 4 octobre que sera mené le deuxième référendum en espérant que cette fois-ci les électeurs calédoniens emprunteront le chemin de la raison et se prononceront pour leur indépendance. D’un point de vue politique, tout le monde y gagnera : la France en renonçant à ce territoire source de problèmes et de tensions sans fin, la Calédonie en devenant adulte et retrouvant ainsi une souveraineté qu’elle perdit lors de sa colonisation par la France en 1853. Au niveau matériel, l’aide financière de l’ancienne métropole leur sera acquise quasiment éternellement et, si Paris faisait défaut, les pays du Pacifique se feraient rapidement un plaisir d’accueillir une Nouvelle Calédonie souveraine en leur sein. Il n’y a donc pas grand-chose à craindre à faire le grand saut.

Ce n’est bien sûr pas l’avis des partis politiques conservateurs français comme l’atteste la lettre ouverte du chef de Les Républicains, M. Jacob,dans laquelle il vante la « cette multiculturalité unique qui gratifie la France » ce qui est plutôt inattendu de sa part, le concept de multiculturalité n’étant pas véritablement la tasse de thé de ce parti. Sans doute M. Jacob n’a jamais passé beaucoup de temps dans les départements et territoires d’outre-mer, les confettis de l’empire à mi-chemin entre la colonie et la République bananière. S’il l’avait fait il essaierait d’agir intelligemment pour favoriser et accompagner leurs indépendances. Rêvons que ce 4 octobre la Nouvelle Calédonie montre le chemin de la raison !

Lettre ouverte du président de Les Républicains du 22/09/2020

Chers compatriotes de Nouvelle-Calédonie,

En ce 24 septembre, date anniversaire du rattachement de la Nouvelle-Calédonie à la France et à quelques jours d’une consultation décisive à laquelle vous êtes appelés, je tenais à m’adresser à chacune et à chacun d’entre vous.

Une nouvelle fois, le 4 octobre prochain, vous devrez choisir entre la France ou l’indépendance. Ce choix engage votre avenir mais aussi celui de notre Nation.

Je sais combien la France a toujours su compter sur vous, Français de Nouvelle-Calédonie. En cette année anniversaire du Général de Gaulle, je ne peux oublier ses paroles illustrant le courage des engagés volontaires calédoniens pour défendre notre Nation dans les heures les plus sombres de la guerre de 39-45.

Ce courage calédonien, je sais qu’il ne vous a pas quitté. Vos anciens, qui ont su refuser l’oppression et l’asservissement de la France, étaient les partisans du NON de la première heure.

Je veux en ces instants vous dire l’attachement profond que vous porte notre famille politique. Nous savons ici qu’aux antipodes de la métropole, dans le Pacifique, la petite patrie calédonienne vibre aux couleurs de notre grande patrie commune, la France. Vous êtes une part entière du Peuple français à laquelle nous tenons.

Le 4 octobre, je formule le vœu, qu’à l’instar du référendum du 4 novembre 2018, une majorité d’entre vous choisisse à nouveau que le destin de la Nouvelle-Calédonie et celui de la République française restent indissociables.

Votre NON à l’indépendance le 4 octobre prochain est aussi notre NON.

Toute l’histoire de la Nouvelle-Calédonie plaide pour un avenir partagé et respectueux. Séparer le destin de la Calédonie de celui de la France serait un échec pour l’ensemble du peuple français, un retour en arrière, destructeur du rêve qui a bâti les trente dernières années.

Je veux enfin vous dire, qu’au-delà de cette consultation qui oppose et divise les Calédoniens, nous souhaitons plus que jamais que le chemin d’un avenir apaisé soit offert aux enfants du Caillou. Ils sont de différentes origines, dans cette multiculturalité unique qui gratifie la France. Nous devons nous montrer à la hauteur de leurs attentes légitimes. Notre famille politique sera à vos côtés pour trouver la voie de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie au sein d’une République française qui doit protéger la personnalité et l’identité singulières de notre « France Australe ».

En ces instants importants pour votre avenir, pour notre avenir, soyez assurés de la solidarité et du soutien sans faille de notre famille politique.

Christian Jacob – Président des Républicains