Sortie : 1992, Chez : Christian Bourgeois éditeur & 10/18 n°2604.
Une histoire d’amour et de meurtre dans le New York des années 1920′ et le milieu des descendants d’esclaves. Il y a toujours la même violence, des êtres et des sentiments, dans les romans de Morrison, les frustrations d’un peuple avec de perpétuelles références à un passé terrible, un vent de folie qui souffle sur les hommes à la recherche d’un présent « normal »…
Pourquoi le titre « Jazz » ? Il n’est pas vraiment question de son dans ce roman, sinon par l’évocation de l’influence des afro-américains sur la musique de cette période, comme la reconnaissance de la sensibilité d’une partie de cette population à laquelle on ne voulait reconnaître que bestialité.
Dans son style si particulier, l’auteure nous emmène à travers de longs monologues portés par ses personnages, comme du langage parlé converti sur les pages, un rapp littéraire en sorte. Il y a souvent des références et des rappels à des évènements dont le lecteur apprendra l’existence plus tard. On découvre qui est le locuteur choisi pour un chapitre seulement après la lecture de plusieurs pages de celui-ci. On ne sait pas bien quand nous sommes dans la réalité ou dans les rêves de celui qui parle. C’est l’inspiration complexe de Morrison qui revisite les conséquences de l’histoire raciale si violente de son pays, les Etats-Unis d’Amérique.