Un ancien président de la République « de droite », Nicolas Sarkozy, est condamné en première instance par la Justice pour délit de « corruption active et trafic d’influence », embarquant avec lui dans son malheur son avocat et un autre juriste. Ils ont fait appel aussitôt après le prononcé du verdict. Ce n’est pas la première fois qu’un président, ou un ministre, revenu à la vie civile est mis en cause pour diverses filouteries, et ce ne sera sans doute pas la dernière.
Le fond de l’affaire n’a guère d’importance et n’est que de peu d’intérêt. Ce qui en présente cependant beaucoup plus sont les réactions partisanes face à l’évènement. Chacun commence par asséner : « je crois en la Justice de mon pays et je n’ai pas l’habitude de commenter des décisions de justice, mais… » et vient alors le commentaire de la décision de justice dont le principe vient d’être contesté. Alors la corporation des avocats défend l’avocat « injustement » condamné, celle des magistrats fait part de sa révolte contre le sort réservé à leur collègue, les partis politiques hurlent à la « justice politique » et les journalistes font leurs choux gras de cette nouvelle polémique qui agite le microcosme.
L’ancien président quant à lui donne une interview dans Le Figaro pour clamer son innocence et doit passer à la télévision demain soir. L’appel a déjà été interjeté, l’affaire reprend à zéro et un nouveau jugement sera prononcé dans quelques mois. Business as usual… Le mieux désormais est d’attendre le jugement d’appel et de passer à des sujets plus sérieux, et il y en a beaucoup en France par les temps qui courent.