Août 1944, les alliés enferrent les troupes allemandes dans la « poche de Falaise », entre Argentan et Vimoutiers en Normandie. Le débarquement a commencé sur les plages le 6 juin 1944 et les libérateurs se dirigent vers l’Est, ils atteindront Berlin presqu’un an plus tard, et vers l’ouest breton d’où ils délogeront les troupes allemandes tapies dans les derniers ports qu’elles tiennent.
Après de gros efforts et des pertes importantes, les troupes alliées sont parvenus à s’extraire des plages du débarquement. Du 6 au 13 août elles font face à une contre-offensive allemande vers Avranches pour tenter de couper les lignes américaines. C’est un échec et les allemands sont enfermés dans la « poche de Falaise » que domine la colline sur laquelle est établi le musée, la côte 262 nord sur le mont Ormel. 50 000 soldats ennemis seront faits prisonniers, 10 000 seront tués mais une partie des divisions blindées SS parviendra à s’échapper pour fuir vers la Seine. La colline est tenue par la 1ère division blindée polonaise du général Maczek qui aura un comportement héroïque et à qui est dédié ce mémorial. Ce sera le dernier gros affrontement de la bataille de Normandie. La suite mènera à la jonction des alliés avec l’armée rouge à Berlin et la reddition de l’Allemagne nazie
Le musée du Mémorial a été rénové en 2019. Les batailles sont présentées avec des animations vidéo. Un film fait parler les vétérans, y compris un ancien officier SS… Et les spectateurs terminent la visite dans une vaste rotonde qui domine les lieux où se déroula la bataille, aujourd’hui calmement occupés par les vaches dans les champs. Des photos d’époque sont exposées au pied des baies vitrées rappelant le chaos que fut cette zone bombardée jour et nuit par l’aviation et l’artillerie. On y voit un enchevêtrement de cadavres de soldat, de blindés et de matériels pulvérisés, de chevaux morts. Le passage encore ouvert dans cette nasse par lequel fuyaient les troupes allemandes fut baptisée « le couloir de la mort ». La côte 262 et les soldats polonais qui la tenaient étaient aux premières loges. Visitant les lieux, le général Eisenhower les qualifiera de « l’une des plus grandes tueries de la guerre ».
Après la guerre, la Pologne communiste retirera sa nationalité au général Maczek car il combattit les bolchéviques lorsque ceux-ci se partageront la Pologne avec les nazis en application du pacte Après la guerre, la Pologne communiste retirera sa nationalité au général Maczek car il combattit les bolchéviques lorsque ceux-ci se partageront la Pologne avec les nazis en application du pacte germano-soviétique de 1939. Il resta exilé au Royaume-Uni, ne reçut aucune rémunération/retraite de Londres, et encore moins de Pologne. Il travailla notamment, comme serveur dans un bar d’Edimbourg où certains clients se mettaient au garde-à-vous devant lui. C’est seulement en 1989, après la chute du Mur de Berlin que le dernier gouvernement polonais lui présentât des excuses publiques et le rétablit dans sa citoyenneté polonaise. Il est mort à Édimbourg en 1994 à 102 ans.