Restitution d’œuvres d’art au Bénin : il faut continuer, élargir et accélérer

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L’Etat français vient de restituer un premier lot d’une vingtaine d’œuvres d’art qui avaient été pillées lors de la présence coloniale française dans ce pays. C’est une excellente décision qui était attendue par l’Afrique depuis les indépendances il y a 70 ans. C’était un coin dans les relations post-coloniales et une demande récurrente des anciens colonisés. Le maintien dans les musées français de ces créations africaines n’avait plus guère de justifications et, finalement, assez peu d’intérêt sinon d’envenimer les relations diplomatiques avec les anciennes colonies.

L’argumentation utilisée par Paris des années durant pour empêcher ce rapatriement était basée sur la soi-disant « inaliénabilité » des œuvres des collections publiques françaises et les capacités limitées des musées africains à les conserver. Le premier obstacle est facilement tombé avec le vote d’une loi par le Parlement français et le second relève de la souveraineté des Etats récipiendaires. On peut imaginer que des copies 3D de ces œuvres ont été réalisées assez facilement et pourront être de nouveau exposées en France si le besoin s’en fait sentir. Après-tout, la Grèce expose bien des copies des fresques du Parthénon à Athènes, les originaux étant toujours détenus dans les musées londoniens…

Il faut maintenant continuer à restituer ces œuvres pillées, cela fera toujours un micro-sujet de contentieux en moins avec les anciennes colonies. Et ne nous empêchons pas de renvoyer l’obélisque de la place de la Concorde en Egypte. Les réserves des musées français regorgent d’œuvres qui ne peuvent pas être exposées faute de place. Celle libérée, et à libérer, par les restitutions permettra d’améliorer la situation.