Les « amis » en politique

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Claude Guéant, préfet à la retraite, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy ministre de l’intérieur, ancien secrétaire général de la présidence de la République au temps de Nicolas Sarkozy président de la République, puis ministre de l’intérieur au sein du gouvernement du même Sarkozy, Claude Guéant donc, a été condamné en 2017 à deux années de prison avec sursis pour détournement de fonds publics plus quelques autres broutilles. Le garçon prélevait pour ses besoins personnels une partie des fonds en liquide délivrés au ministère de l’intérieur pour régler les « frais d’enquête des policiers ».

L’affaire a été confirmée en appel, et un pourvoi en cassation a été rejeté en 2019. La peine est aggravée à deux ans de prison dont un an ferme, La condamnation est donc définitive. Il exécutait sa peine d’un an de prison ferme à domicile. Tous les « amis » de Claude Guéant se sont alors prudemment éloignés et il ne s’en est trouvé aucun pour le défendre. On peut penser qu’il n’y en a pas eu beaucoup non plus pour lui passer un coup de fil de temps en temps pour savoir comment il allait…

Outre sa peine de prison, Claude Guéant a été condamné à une amende financière qu’il ne paye pas, ou pas suffisamment rapidement. La dette serait de l’ordre de 300 000 EUR. On ne sait pas bien si Guéant fait preuve de mauvaise volonté pour s’acquitter de ce qu’il doit aux contribuables ou s’il est vraiment en difficultés financières malgré sa retraite de haut-fonctionnaire et sûrement quelques à-côtés. Ses avocats ont expliqué, notamment, qu’il avait dû aider ses enfants…

Le juge a donc décidé en décembre dernier de révoquer sa liberté conditionnelle et de l’embastiller, ce qui fut fait avant Noël. La vie politique est rude, on le sait, mais que Guéant n’ait pas trouvé un seul de ses « amis » pour lui prêter 100 000 EUR à verser à la justice pour la faire patienter et lui éviter la prison à Noël confirme le degré d’ingratitude de ce milieu. Même repris de justice, Claude Guéant a tout de même rendu des services à la République et à la politique, un peu de reconnaissance de quelques barons du parti conservateur (ex-UMP) n’aurait fait de mal à personne surtout qu’une telle somme de représente pas grand-chose pour nombre d’entre eux.

Finalement, sans doute une bonne âme a estimé que le monde politique n’avait pas à être aussi brutal à l’encontre d’un de ses serviteurs et un prêteur a avancé la somme nécessaire au remboursement de la totalité de la dette de Claude Guéant, soit un peu moins de 300 000 EUR. Cette dette aurait été acquittée avant le 31 décembre. Le juge d’application des peines doit examiner dans les quatre mois s’il y a lieu d’envisager une nouvelle peine de substitution à la prison. En attendant, Claude Guéant dort toujours en prison, triste retraite !