Après l’Ukraine qui exige son adhésion à l’Union européenne (UE) comme garantie de sa sécurité, voici hier la Géorgie et aujourd’hui la Moldavie qui réclament de même. C’est sans doute une défaite de la Russie qui voit ses anciennes Républiques soviétiques, lorsqu’elles disposent d’une expression démocratique, affirmer le même choix d’un rattachement à l’Ouest plutôt qu’à Moscou. De même, aujourd’hui les réfugiés ukrainiens quittent plutôt leur pays en se dirigeant vers la Pologne que vers la Biélorussie…
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En revanche, ce qui pourrait être une victoire à retardement du président Poutine c’est qu’une UE réunissant des pays avec des niveaux de développement aussi éloignés est une quasi garantie de blocage institutionnel de l’organisation dans son fonctionnement journalier. Exceptées les périodes très spécifiques comme aujourd’hui celle où tout le monde se retrouve sous la bannière de la défense de l’Ukraine, l’Union actuelle à 27 membres est déjà face à de très sérieuses difficultés de fonctionnement et les pays s’affrontent de plus en plus sur les valeurs démocratiques dont ils n’ont pas tous la même vision, loin de là.
Imagine-t-on la pétaudière que pourrait être demain une UE avec les trois pays candidats plus la Serbie, l’Albanie, la Macédoine du nord qui frappent déjà à la porte depuis quelques années ? La caractéristique politique de l’Union se rabougrira et tombera d’elle-même au bout d’un moment, mouvement déjà largement entamé. D’un club de riches tel que conçu au départ, ce groupe de pays deviendra une ONU bis, un « machin » aurait dit MonGénéral, bref, un lieu d’affrontement et de chaos où la seule ambition des pays moins riches sera de soutirer des sous à ceux qui le sont plus. L’UE deviendrait une plateforme de redistribution mais disparaîtrait en tant qu’entité politique.
Ce peut être une fin en soi mais ce n’était pas l’objectif initial des pères fondateurs. Les dictatures, mais aussi les Etats-Unis et le Royaume Uni, se réjouiraient sans doute d’une telle évolution (régression ?), ainsi d’ailleurs que nombre de partis populistes dans les démocraties européennes. La Russie tiendra peut-être alors sa victoire, à moins qu’elle n’ait aussi demandé son adhésion à l’UE !