« Drive my car » de Ryusuke Hamaguchi

Un metteur en scène en vue monte « Oncle Vania » de Tchekhov, à Hiroshima. Une jeune femme est mise à sa disposition pour le conduire en voiture. Une étrange relation va s’établir entre eux au hasard des coïncidences de la préparation de la pièce. L’un et l’autre ont un passé douloureux en mémoire dont l’évocation va les rapprocher sans que l’amour ne les réunissent, sans doute trop de différence d’âge, certainement des origines socio-culturelles très éloignées.

C’est une histoire de perte et de douleur, un récit sur la rédemption après la disparition d’êtres aimés ou détestés. C’est la tristesse et l’espoir qui va réunir ces deux personnages si touchants afin qu’ils arrivent à regarder vers le futur, chacun de leur côté.

Evidemment, Hamagouchi, jeune cinéaste (43 ans) s’adresse à une clientèle cinéphile plutôt élitiste, film de 3 heures dans le contexte d’une pièce de Tchékhov jouée en japonais et en langage des signes coréen, mais les sentiments intimes évoqués sont universels. Peut-être aurait-il pu légèrement réduire la durée du film en résumant un peu plus dans le scénario les passages consacrés à la préparation d’ « Oncle Vania » ?