La Turquie s’oppose, comme souvent

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La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine génère quelques états d’âme pour la Turquie, membre de l’alliance militaire de l’Atlantique Ouest (OTAN) qui a pris fait et cause pour Kiev dans ce conflit. Inquiets des poussées impérialistes de Moscou, la Finlande et la Suède, pays européens traditionnellement neutres viennent de présenter officiellement leur candidature pour devenir membre de l’OTAN et bénéficier ainsi de la protection de cette alliance si la Russie venait à les menacer. L’unanimité des pays déjà membres est requise pour toute nouvelle adhésion et, bien entendu, la Turquie fait entendre sa voix discordante. Il reproche à ces deux pays d’accueillir des opposants turcs sur leurs territoires, notamment kurdes, ce qui est vrai

La chartre de l’OTAN prévoit les conditions d’accession à l’alliance mais également les modalités de sortie d’un pays-membres, cela pourrait intéresser la Turquie :

Article 13

Après que le Traité aura été en vigueur pendant vingt ans, toute partie pourra mettre fin au Traité en ce qui la concerne un an après avoir avisé de sa dénonciation le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, qui informera les gouvernements des autres parties du dépôt de chaque instrument de dénonciation.

https://www.nato.int/cps/fr/natolive/official_texts_17120.htm

Cependant il n’est pas prévu de modalités d’expulsion d’un pays. Pour le moment Ankara bloque l’adhésion de la Suède et la Finlande à l’OTAN et risque de faire monter les enchères. Rappelons par ailleurs que la Turquie continue d’occuper illégalement une partie d’un Etat-membre de l’Union européenne : Chypre.

Au-delà, il n’est pas sûr que l’entrée dans l’Alliance atlantique de ces deux pays, jusqu’ici neutres, dont l’un frontalier de la Russie, soit une bonne affaire, pour eux comme pour nous. Evidemment, ils ont peur alors ils se croient plus en sécurité en intégrant l’OTAN, ce qui est peut-être vrai. Souhaitons juste ne jamais à avoir à vérifier ce sentiment. L’extension de l’Alliance si elle se réalise ne va pas manquer de renforcer le sentiment d’encerclement de la Russie par l’Occident et donc ses éventuelles réactions guerrières. La Finlande et la Suède font partie du cercle de nos vrais amis, peut-être aurait-il été possible de leur octroyer les garanties de sécurité qu’ils demandent sans les faire adhérer à l’Alliance ?