On ne dit plus « économies d’énergie » mais « sobriété énergétique ».
Maintenant que la Russie a repris son rôle favori de perturbateur de l’Occident tout en continuant à fournir l’Europe de l’Ouest en gaz et pétrole, les dirigeants des pays acheteurs rivalisent d’expressions tempérées pour ne pas affoler le gogo. Le consommateur-électeur occidental est particulièrement chatouilleux sur le sujet de son confort et il s’agit surtout de ne pas le brusquer. On utilise donc les termes appropriés pour cacher la vérité à Mme. Michu : l’énergie fossile va disparaître un jour et, plus on se rapprochera de l’échéance plus cette énergie sera rare et donc chère.
Poussés par la rareté et le conflit russo-ukrainien les produits pétroliers connaissent déjà une hausse sensible de leurs cours dont se réjouissent les pays producteurs, la Russie la première. Pour le moment on transfère sur le contribuable le coût que le consommateur ne veut (ou ne peut) pas payer atténuant ainsi l’impact de l’effet prix sur la réduction de la consommation des produits pétroliers amenés à se raréfier.
L’Etat est soumis à des « injonctions contradictoires » : réduire la consommation des produits pétroliers pour des raisons écologiques et de rareté de la ressource d’une part, ne pas trop mécontenter ses électeurs possesseurs de véhicules thermiques ou de chaudières à fuel ou à gaz. Pour le moment, il a arbitré en faveur du deuxième facteur de l’équation et remplacé le terme « économie » par celui de « sobriété », plus neutre et moins effrayant.