Alors que l’Ukraine croûle sous les bombes et les missiles russes qui semblent lancés un peu au hasard sur des objectifs civils comme militaires, la France et d’autres pays occidentaux manquent de matériels et de munitions à fournir à Kiev et… de moutarde pour assaisonner ses hamburgers.
Les citoyens européens découvrent avec un peu de stupéfaction que leurs armées ne disposent que de quelques jours de stocks de munitions et pas assez de matériels pour leurs propres armées, encore moins pour en partager avec l’Ukraine. C’est l’effet de ce qu’on a appelé les « dividendes de la paix » qui ont poussé les gouvernements européens à désinvestir dans leurs forces militaires au profit d’autres dépenses publiques. En France, par exemple, on a adoré financer des compétitions sportives internationales ou des jeux olympiques plutôt que d’investir dans un deuxième porte-avions pour la Marine nationale.
La réouverture de la guerre en Europe est en train de déciller les yeux des dirigeants comme d’une partie de leurs administrés. Il faut réarmer, cela va probablement coûter très cher et prendre du temps avant de pouvoir reconstituer une force susceptible d’impressionner les nouveaux conquérants du monde que sont la Chine, la Russie et leurs affidés. A défaut de les impressionner il faudrait a minima arriver à les dissuader de se lancer dans de nouvelles guerres comme celle actuellement menée par Moscou dont l’issue est encore incertaine.
Mais il va falloir dépenser des sous, beaucoup de sous. Les ordres de grandeur nécessaires sont probablement incompatibles avec le niveau de dépenses publiques françaises auquel la population s’est habituée. L’heure des choix vitaux va bientôt sonner, les contribuables vont devoir payer et les bénéficiaires des prestations publiques vont voir celles-ci se stabiliser, voire décroître. La République va devoir arbitrer dans ses dépenses, ce qu’elle ne sait pas bien faire depuis son dernier budget à l’équilibre qui date de …1974.
En attendant, le ketchup peut heureusement suppléer à la pénurie de moutarde, et les Etats-Unis compenser les défaillances européennes pour délivrer des armements à l’Ukraine.