Arcade Fire – 2022/09/15 – Bercy

Arcade Fire se produit à Bercy pour un nouveau et gigantesque concert à l’occasion de la sortie de son excellent disque « WE ». C’est sur la moderne et dynamique Rhapsody de Gershwin que les lumières s’éteignent laissant les musiciens entrer sur scène. La ritournelle de piano de Age of Anxiety I envahit alors l’arène de Bercy qui s’illumine sur Win, pantalon bicolore, une jambe noire et la deuxième blanche, veste dégradée rouge et mauve et les cheveux arrangés comme l’as de pique parsemés de mèches blondes sur nuque rasée de près, Régine derrière ses claviers, et les autres musiciens autour, au sein desquels on note quelques changements par rapport à la dernière formation : il n’y a plus qu’une seule violoniste et un multiinstrumentiste à dreadlocks fait son apparition.

Soul Kitchen

Sous la grande arche qui domine la scène, debout sur son retour marqué « WE » en grandes lettres blanches, Win lance le show sur cette magnifique chanson au milieu de laquelle Régine le rejoint sur le devant de la scène, sous ses boucles rousses en robe noire sur collants à paillettes avec mitaines fluos, et on lui tend un clavier portable aux touches multicolores pour reprendre en duo :

It’s a maze of mirrors
It’s a hologram of a ghost
And you can’t quite touch it
Which is how it hurts us the most

In the age of, living in the age of, living in the age of anxiety

Il s’en suit deux heures de musique jouée par ce groupe exceptionnel qui diffuse sa joie de vivre si communicative sur des rythmes d’une folle énergie.

Une B-stage est installée au milieu de la fosse sous une boule à facettes qui illumine la salle de ses rayons obliques et que Régine rejoint sur It’s Never Over, puis, installée devant un piano en plexiglas transparent pour My Body in the Cage et sur lequel grimpe Win pour interpréter cette triste comptine. La machine repart ensuite comme une troupe de purs-sangs au grand galop sur la broussaille de nos émotions, fringants, enthousiastes, inarrêtables même au bord de l’épuisement.

Sur Reflektor, Régine apparaît drapée dans un imperméable transparent vert pomme pour exercer ses mimiques saccadées de poupée mécanique tout en chantant. The Lighting I et II sont enchaînés dans un déluge de riffs annonçant Rebellion (Lies), Régine au piano, Win debout sur son retour « WE », tenant sa guitare à bout de bras comme Zeus brandit son foudre, Mr. Dreadloks monté sur ressorts sautant partout en frappant son tambour. Un sommet !

Le rappel est joué sur la B-stage avec End off the Empire, nostalgique déclinaison de la fin de l’Amérique délivré par le chanteur-créateur texan accroché à sa guitare, puis une reprise du groupe rennais Niagara, chanté par Régine en français et le final Wake Up qui se terminera dehors a cappella sur les marches de la rue de Bercy.

Ces concerts du groupe canadien laissent toujours leurs spectateurs, un peu éberlués, totalement épuisés et des étoiles plein les mirettes. Celui-ci n’a pas dérogé à la règle, dédié à la couleur, celles de l’affiche promotionnelle, des touches des claviers, des costumes des musiciens, des lasers et du light-show et surtout les couleurs de leur musique tellement inspirée et dynamique, jouée sans relâche ni l’ombre d’un doute. Un groupe flamboyant qui pourrait risque de tomber un peu dans la grandiloquence s’il n’y prenait garde. Mais quelle jouissance de voir ces huit musiciens déchaînés et créatifs enchanter leur audience au cours de concerts d’anthologie.

Setlist : Rhapsody in Blue (George Gershwin song)/ Age of Anxiety I/ Ready to Start/ Black Wave/Bad Vibrations (First time since 2008)/ It’s Never Over (Hey Orpheus) (Régine on B-stage)/ My Body Is a Cage (Win and Régine on B-stage)/ Afterlife/ Reflektor/ Age of Anxiety II (Rabbit Hole)/ The Lightning I/ The Lightning II/ Rebellion (Lies)/ Month of May (Tour debut)/ The Suburbs / The Suburbs (Continued)/ Unconditional I (Lookout Kid)/ Haïti (with Boukman Eksperyans)/ Sprawl II (Mountains Beyond Mountains)/ Everything Now

Encore : End of the Empire I-III (Encore performed on B-stage)/ End of the Empire IV (Sagittarius A*)/ Pendant que les champs brûlent (Niagara cover)/ Wake Up (with a 15mn-outro a cappella outside the arena)

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