« Peuls du Sahel » de Pascal Maitre à l’Académie des Beaux-Arts

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Pascal Maître, photographe né dans l’Indre en 1955, lauréat en 2020 du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, expose ses photos sur les Peuls entre le Niger, le Mali et le Burkina-Faso à l’académie des beaux-arts. Les clichés sont superbes et leur présentation est aussi politique qui explique pourquoi et comment les Peuls ont intégré le djihadisme pour en constituer l’essentiel des troupes au Sahel. Entremêlée avec la rébellion des Touaregs contre le pouvoir central au Mali qui dure depuis (au moins) les années 1970, cette population Peul forte d’environ 70 millions de personnes n’a jamais su tenu compte ni des frontières ni des Etats mais, surtout, majoritairement composée de d’éleveurs-nomades elle s’est opposée de tous temps aux populations sédentaires, souvent violemment.

Ces comportements corporatistes, ajoutés à l’influence religieuse musulmane, en ont fait des recrues de choix pour le terrorisme islamique. Plutôt bons guerriers, ils constituaient les troupes de chocs de la Libye de Kadhafi. Après l’effondrement du régime de ce dernier à la suite de l’intervention occidentale, ils ont regagné le Sahel avec armes et bagages.

Au Mali, le gouvernement a armé certaines populations, notamment les Dogons, les érigeant en milices pour lutter contre l’islamisme. Il s’en est suivi nombre de massacres, de vengeances et de contre-massacres qui durent toujours, souvent autant pour des raisons ancestrales et claniques que du fait du djihadisme. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat est similaire et les pays où se déroulent ces conflits sont à la dérive.

Derrière les couleurs de ses photos, Pascal Maitre explique la triste réalité de cette population Peul avec réalisme.

Milice Dogon anti-islamique